L'histoire :
Toutes les victimes gravement atteintes du virus de la BD connaissent le BDM. Définissons pour les autres. Créé à la fin des années 70, portant les initiales patronymiques de ses trois fondateurs (Michel Béra, Michel Denni et Philippe Mellot), le BDM est en quelque sorte l’argus de la BD, la Bible, le livre de chevet des collectionneurs et des chasseurs d’Editions Originales (EO pour les intimes). Selon la logique d’un dictionnaire, il recense tous les deux ans – et, donc, selon un barème valable pour 2 années – toutes les éditions des ouvrages de bande dessinée (depuis la première en 1805 !) qui cotent un tant soit peu, en fonction d’un logarithme humanoïde top-secret (un mix des experts de l’UNECO et de divers gros collectionneurs).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son estimation des ouvrages, le BDM prend en compte leur rareté initiale, leur pénurie finale, leur succès critique ou public, leur état de conservation. Et il affiche pour chacune une valeur pécuniaire, réelle ou d’estime (selon si vous êtes un fétichiste ou un arpenteur de braderies). Attention : il n’est pas une grille de tarifs imposés, mais bien une côte parmi d’autres, certes discutable, mais généralement reconnue au sein des professionnels. Généralement, de particulier à particulier, ou sur les sites Internet d’échanges, il faut tabler sur une décote de 20% à 50%. Evidemment, étant donné que chaque année, environ 4000 nouveautés strictes débarquent sur le marché, le volume commençait à être de plus en plus épais et difficile à mettre en place. Pour l’édition 2017-2018, supervisée par Philippe Mellot himself, une solution logique a été trouvée à la surproduction : le BDM ne recense que les ouvrages cotés, ou appartenant à des séries cotées. L’espace ainsi gagné permet à l’opus de donner plus de renseignements sur chaque ouvrage, de ne plus distinguer les BD d’un côté et les revues de l’autre, et d’afficher une iconographie un chouya plus abondante. Et tout en couleurs ! Parmi celle-ci, une trentaine de photos inédites d’auteurs célèbres ( …eux en noir et blanc : Franquin, Hergé, Tillieux, Tibet, Stan Lee…) appartenant à Gérard Guégan, et quelques illustrations prêtées par Mandryka (dont la couverture). Un chapitre de 30 pages est également consacré aux ventes aux enchères d’albums hautement cotés et de planches originales, un exercice à la mode réservé aux plus gros des porte-monnaie. Les habitués ne seront pas perdus : la lettre la plus épaisse demeure immanquablement le T. Eh oui, T comme Tintin…