L'histoire :
Anuki, le petit indien, grimpe une colline, un lasso dans la main. Tapis sur un rocher, il observe un troupeau de chevaux sauvages et repère un spécimen isolé, qu’il va se mettre en tête de capturer. Son choix fait, il court à l’attaque dans la pente de l’autre côté, se prend les pieds dans son lasso et dévale tout en roulant et s’emmêlant dans sa corde. Il est tout ficelé en arrivant en bas, au pied du poney cible, qui se fiche royalement de sa poire puis s’en va brouter plus loin. Anuki persiste néanmoins. Il se relève, se masse les reins et recommence une approche discrète, derrière un buisson. De là, il lance son lasso autour de l’encolure de l’animal et tire vers lui. Mais malgré ses efforts, rien n’y fait, le poney semble de plomb. C’est donc Anuki qui s’approche de l’animal. Il découvre alors qu’il l’a capturé au strict même moment qu’un autre petit indien, d’une tribu ennemie. Les deux enfants se disputent logiquement la primeur et la propriété du poney… Lorsque celui-ci décide de piquer un petit galop. Les indiens ne lâchent surtout pas leurs lassos et courent derrière, de plus en plus vite, jusqu’à ce que le poney passe entre deux arbres pour se débarrasser de ses pots de colle pénibles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur ses traditionnels fonds blancs, le trait de crayon fin et expressif de Frédéric Mauponé envoie cette fois le petit Anuki à la « chasse » au poney sauvage. Dans la lignée humaniste et bienveillante de Yakari, mais à l’aide d’une narration dénuée de tout phylactère, le petit indien se confronte alors à ce qui ressemble à un petit iroquois, du même âge que lui mais d’une tribu rivale. Car évidemment, les deux revendiquent la propriété de leur cible, une cible qui n’est pas en reste pour leur en faire baver et utiliser leur rivalité. La solution trouvée se trouve évidemment dans l’alliance et le partage, mais chuuuut, il ne faut pas le dire aux adultes, sinon ils ne pourraient plus se faire la guerre. Ladite solution passe aussi par un ingrédient miracle qu’on néglige trop souvent : des carottes. Et sur cette question, les deux indiens vont se confronter à un quatrième protagoniste surprise, qui ne manque ni d’expressivité ni de ressources, lui non plus. A lire dès l’âge de 4 ans, ce 4ème épisode est un bon cru qui ne manque pas de qualificatifs : attachant, dynamique, astucieux, trognon, gracieux, drôle et profondément humain.