L'histoire :
Le petit indien Anuki suit consciencieusement sa copine Nuna, qui a un plan entre les mains. Ils marchent dans la nature, à travers les tranchées, par-dessus les talus, en équilibre sur les rondins de bois… Anuki commence à en avoir plein les mocassins. Il décide de faire une pose en s’asseyant sur rocher. Hélas, il ne s’agit pas rocher mais d’un porc-épic ! Au moment où il se pique les fesses, Anuki bondit et entraine Nuna dans un saut prodigieux… qui les fait choir à l’intérieur d’un tunnel dont l’entrée est une grosse souche. Finalement, au terme d’un toboggan souterrain virevoltant, ils atterrissent au pied d’un gigantesque chêne, plein de branches et de racines. Ils sautent de joie, c’était visiblement l’objectif qu’ils souhaitaient atteindre via leur plan. Emerveillés par les milliers de lucioles qui leur procurent la féerie du moment, ils n’aperçoivent pas les deux yeux qui les observent depuis un taillis. Nuna déballe une corde de son sac à dos et entreprend l’ascension. Il s’avère que les deux yeux qui les observent appartiennent à un écureuil qui n’apprécie guère que ces deux indiens empiètent sur son territoire. La furieuse bestiole les bombarde de glands. Mais les deux indiens n’en ont cure et décident de s’installer une cabane dans un replat de cet arbre, où ils resteront plusieurs saisons de suite. Jusqu’au jour où ils pâtissent d’un gros orage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette 7ème aventure du petit indien Anuki se développe autour d’un chêne majestueux, qui aurait presque un petit quelque chose de surnaturel, façon « Arbre des âmes » dans le film Avatar. Au cours d’un récit 100% muet (c’est le concept de la série, destinée aux primo-lecteurs de BD), le fringant héros et sa copine Nuna cherchent cet géant de la forêt, le trouve, s’y installent et y vivent une série de catastrophes finales rocambolesques. Très linéaire, le scénario de Frédéric Maupomé ne cherche rien d’autre que le divertissement à l’intention des plus jeunes… et il le trouve. On note l’intervention d’un clan de castors, qui rappellera aux fanas de petits indiens une autre série emblématique de la BD : Yakari… Plus intéressant, le dessin de Stéphane Sénégas révèle des trésors de mise en scène et de découpage. Il fait notamment évoluer ses personnages au sein d’un même décor, sans parfois recourir aux bordures de cases. Un exemple très dynamique est fourni par la chasse à l’écureuil arroseur sur la double page 16-17. De temps à autre, le dessinateur utilise le procédé des ombres chinoises, mais on note que son graphisme si particulier s’étoffe tantôt en détails et en finitions, tantôt en variant la manière de cadrer et « d’éclairer » ses personnages, sans perdre la griffe particulière (les fonds blancs) qui fait le charme de la série.