L'histoire :
Les enfants du village indien sont en service commandé à la marre pour remplir moult récipients d’eau. Ils en profitent évidemment pour se baigner, plonger en faisant la bombe et arroser au passage un sanglier et un putois qui se désaltéraient. Ils repartent en portant chacun un stock d’eau, après avoir constaté que le niveau d’eau était plus bas que d’habitude. Sur le chemin du retour, Anuki doit faire face à la défiance du sanglier et du putois, aux regards vengeurs. Anuki relève le défi. Hélas pour lui, le putois dégaine le premier et envoie sur le petit indien son odeur pestilentielle en provenance de son arrière-train. Les enfants indiens continuent ensuite leur chemin en laissant Anuki loin derrière eux. Ils sont alors surpris par une charge violente de tous les animaux de la forêt qui fuient un feu de broussailles. Les enfants tentent alors d’éteindre le feu à l’aide de leurs réserves d’eau… Mais c’est illusoire, le feu est gigantesque. Ils se mettent à courir eux aussi, le plus vite qu’ils le peuvent, le long de murs de feu, sautant des troncs en flamme et atteignant in extremis une clairière respirable. Heureux d’être saufs, ils remarquent qu’un petit groupe d’indiens sort à son tour de cet enfer, quelque peu calcinés et épuisés. Ils ont tout perdu dans cet incendie. Les enfants les accompagnent jusqu’à leur propre village pour leur offrir l’hospitalité. Or dans la troupe, il y a un garçon de l’âge d’Anuki, qui devient un rival aux yeux de son amoureuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet épisode des aventures du petit indien Anuki, le scénariste Frédéric Maupomé et son dessinateur Stéphane Sénégas s’appuient avant tout sur les fondamentaux de la série, tout en renouvelant le propos. A savoir des aventures avant tout enfantines, au cours desquelles les enfants se confrontent à des animaux, ponctuées de course-poursuite, de coups vaches dignes de garnements, d’un système de découpage inventif et… d’un fond riche de sens. Ici, le sujet de fond est incarné par la famille d’indiens sans domicile fixe, qu’il faut bien héberger étant donné que leur habitat a été ravagé par les flammes. Les auteurs abordent ainsi un sujet parfaitement dans l’air géopolitique de notre temps, celui des réfugiés climatiques. Accueillir l’étranger, cela signifie partager avec lui les ressources, mais aussi le faire participer à la vie de la communauté… et éventuellement accepter qu’il ait des vues sur votre petite copine. En double couche de la géopolitique, la pénurie d’eau et l’incendie de forêt font un écho amer à l’actualité du moment, respectivement à travers le réchauffement climatique et l’Amazonie qui brûle. Cela dit, en amont de ces sujets majeurs, la question de la jalousie touchera sans doute plus les jeunes lecteurs, car elle déclenche une séquence texaveriesque rigolote. Les auteurs n’oublient pas d’être fun et rocambolesques et c’est ce que le jeune public attendait avant tout d’Anuki !