L'histoire :
D'un pas décidé, le petit indien Anuki se rend au stand d'inscription pour une grande course en forêt. La sélection opérée par les organisateurs y est drastique : il faut être assez grand, pas trop gros... Son pote Isha, un peu enveloppé, doit rentrer le ventre pour y être accepté. En cachette, trois garnements trop petits grimpent sur les épaules les uns des autres et font croire, à l'intérieur d'un grand imperméable, qu'ils ne sont qu'un. Un bracelet rouge est distribué à chaque participant. Soudain, voilà Nuna, une copine d'Anuki, qui se pointe sur la ligne de départ. Anuki croit à une blague : cette course, c'est évidemment une histoire d'hommes. On ne va tout de même pas y accepter des filles ! Si ?! Nuna à son petit caractère et d'un violent coup de pied, elle fait bien comprendre qu'elle mérite sa place et qu'elle jouera la titre. Ok ok... Anuki reste circonspect et intransigeant sur le fait de ne surtout pas dépasser la ligne de départ avant le top-départ. Ces deux-là sont encore en train de se chamailler lorsque ledit départ est donné. Ils partent en retard et déploient donc toute leur énergie pour rattraper le peloton. Le parcours est notamment semé d'embûches : des marres de boue, des oiseaux aux becs pointus, des lacs à traverser en canoë, des ravins à franchir en tyroliennes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 6ème volet d’Anuki est sans doute le plus dense depuis le début de la série, tant au niveau de la quantité de rebondissements que du découpage serré, avec des plans larges et détaillés. Les auteurs Stéphane Sénégas et Frédéric Maupomé ne se départissent pas pour autant des attributs qui ont fait la spécificité de cette série jeunesse : des fonds blancs, peu de bordures de cases, des personnages caricaturaux ultra vivants, aucune bulle de dialogue, pour mieux s’adresser à un public ultra jeune (« à partir de 4 ans », dit l’autocollant en couverture). La trame narrative emmène cette fois le petit indien dans une course organisée par d’autres petits indiens. Cette course amène Anuki à courir, à nager, à ramer, à glisser le long d’une tyrolienne… mais tous ces rebondissements dynamiques et tendrement humoristiques ne sont que prétexte à aborder le vrai sujet de l’album : l’égalité sociale entre filles et garçons. Parce que, évidemment, Anuki est un peu macho sur les bords – du moins à l’origine – et il ne supporte pas qu’une fille rivalise sur la même course que lui. Heureusement, les circonstances vont lui permettre de réviser son instinct… voire plus si affinités.