L'histoire :
Le petit indien Anuki s’amuse dans la neige avec son copain et sa copine. Ils font de la luge sur leurs fesses et commencent l’édification d’un totem de neige. Or, dès le quatrième gros paquet de neige agglomérée à empiler, ça devient problématique : le niveau est haut et la boule de neige lourde. Ils s’y mettent à plusieurs pour le porter, ils titubent et Anuki finit par tout se prendre sur la tête. Ce jeu n’amuse plus Anuki. Il regarde les guerriers de son clan partir au loin et des envies martiales lui traversent l’esprit. Il va mettre ses peintures de guerre sur le visage et revient avec son arc et ses flèches. Ses camardes se moquent un peu de lui, mais cela ne réfrène par la décision d’Anuki. Il se met à suivre les traces d’un lapin dans la neige, jusque dans un petit bois. Au bout de la piste, Anuki aperçoit sa proie : un petit lapin gris. Oui, mais ce lapin est un vieux de la vieille, visiblement pas né de la dernière pluie… alors qu’Anuki, lui, n’est pas trop expérimenté pour le chasser. Il multiplie les maladresses : fait tomber son arc, s’enfonce dans la neige et tire des flèches molles. Quand enfin une flèche parvient jusqu’au lapin, celui-ci la chope simplement au vol et la casse en deux. Anuki lui jette un regard noir. A ce moment, les oreilles du lapin se dressent et le rongeur se sauve immédiatement. Il a repéré qu’un loup était en approche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anuki déroule les aventures bon enfant d’un petit amérindien (type Yakari), dans une optique de série jeunesse à lire en autonome dès 3-4 ans, puisqu’il n’y a pas le moindre phylactère de dialogue. L’exercice se polarise donc sur une narration 100% visuelle, dont la compréhension doit rester accessible dès le plus jeune âge. Sur ce plan, ce troisième opus est certes parfois un peu flou dans le détail des actions… mais la trame reste globalement limpide et c’est bien là l’essentiel. Surtout, le dessin de Stéphane Sénégas demeure expressif et tendre, complété par une colorisation comme feutrée. Le contexte hivernal et ses décors neigeux permettent à Senegas de s’affranchir de la besogne des décors. En outre, ce décorum immaculé entre en parfaite adéquation avec la ligne graphique de cette série, dont le découpage utilise rarement des bordures de cases et dont les arrières plans tendent souvent vers le blanc. L’aventure est cette fois ponctuée de séquences marquantes : la double page-poursuite avec le loup, en ombres chinoises ; le lapin malin à qui on ne la fait pas ; la terrible nuit d’angoisse, tapi dans une grotte entre les deux menaces d’un loup patient et d’un ours endormi… De quoi ravir les bambins… et les professionnels de l’enseignement en maternelle, qui l’utilisent de plus en plus comme support éducatif. L’album s’accompagne d’ailleurs d’un kit pédagogique gratuit (à télécharger sur le site de l’éditeur)…