L'histoire :
Le vieux sorcier s’éloigne du village en solitaire, un sac sur l’épaule et son bâton à la main. Il n’en faut pas plus pour attiser la curiosité d’Anuki et de ses amis, qui se mettent à le suivre. Or ils ont tôt fait d’être repérés par le sorcier, qui s’arrête et leur demande de ne pas le suivre. Evidemment, Anuki et ses deux amis comptent bien poursuivre leur entreprise d’espionnage. Ils suivent donc le sorcier à distance, en essayant d’être discrets, c’est à dire courbés et sur la pointe des pieds de leurs mocassins afin de ne pas se faire repérer. Ils parviennent tant bien que mal à emprunter le même guet compliqué que lui, à travers une rivière. Puis ils sont plus embêtés lorsque le sorcier embarque sur un lac à bord de l’unique canoë qui se trouvait sur la berge. Anuki trouve alors l’idée de piquer un radeau qui appartient à la structure du super barrage érigé par les castors – quitte à y créer une voie d’eau. Le sorcier accoste plus loin dans la crique d’une petite île boisée. Anuki et ses amis en font autant et se cachent aussitôt derrière un gros tronc de la forêt. Car en effet, d’autres canoë convergent tous vers cet endroit. A bord, d’autres sorciers en solitaires, qui ont visiblement prévus de se retrouver pour une grande réunion nocturne, ponctuée de rites, autour d’un grand feu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce tome 10, le petit indien Anuki et ses copains vont commettre une grosse imprudence. Ils jouent tout d’abord à espionner le sorcier de leur tribu, qui se rend à une sorte de convention inter sorciers, comme le fait de temps en temps le druide Panoramix dans une autre série mythique du 9ème art, vers la forêt des Carnutes. Ce faisant, ils s’éloignent et s’isolent de leur tribu… et c’est là qu’intervient un « accident », dirons-nous pour rester flou, afin de vous laisser tout de même un peu de surprises. Toujours est-il que notre petit héros se retrouve à délirer, en proie à des fièvres durant une grosse moitié d’album. L’avantage des fièvres, c’est que ça permet au dessinateur Stéphane Sénégas de démantibuler la structure classique d’un découpage de planche. Et de mettre Anuki face à des monstres informes en ombres chinoises, comme aime à les pratiquer cette série toujours 100% muette. L'autre avantage cohérent du scénario de Frédéric Maupomé, c'est que cela correspond aux rites de passages shamaniques de la culture indienne. Bon, ne vous inquiétez pas trop, au risque de spoiler, Anuki reviendra bien dans un tome 11…