L'histoire :
Il a bien neigé, cette nuit-là, sur le territoire occupé par la tribu du petit indien Anuki. Quand il sort de son tipi, c’est pour voir ses trois potes courir vers la colline la plus proche, en tirant leurs traineaux derrière eux. Anuki enfile vite ses mocassins pour les rejoindre… mais sa mère le rattrape au vol : tututut, il faut qu’il s’occupe aussi de son petit frère. Déjà qu’Anuki a tendance à être bougon au réveil, la perspective de devoir se traîner ce boulet le gonfle prodigieusement. Bref, c’est pas comme s’il avait le choix… Anuki part donc vers la colline plus lentement que prévu, entrainant derrière lui sa luge et son petit frère. Evidemment, il perd son petit frère en route, car ce dernier s’amuse d’un rien et s’arrête sans prévenir pour jouer avec des bouts de bois. Anuki le récupère et l’enguirlande. Une seconde fois, le petit frère ne suit pas. Très énervé, Anuki le choppe cette fois par son bonnet, lorsqu’il le repère derrière un monticule de neige. Grossière erreur : ce que vient d’attraper Anuki n’est pas son frère, mais un bébé élan… or la colossale maman qui se trouvait juste à côté est passablement furieuse. D’un coup de tête et de bois, elle envoie voltiger Anuki à plusieurs mètres dans la poudreuse. Anuki est de plus en plus énervé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de ce 8ème épisode d’Anuki n’annonce pas la couleur immaculée de la neige, mais celle du baby-sitting gonflant. Au lieu de s’éclater comme un ouf à faire de la luge avec ses potes, Anuki va en effet devoir satisfaire à une corvée familiale que connaissent tous les aînés de familles nombreuses : garder le petit frère pénible. Un petit frère qui n’a pas vraiment les mêmes occupations que lui et qui est forcément un boulet. Et qui sourit à la vie de manière inversement proportionnelle à Anuki, qui est bougon dès la première case (il n’est visiblement pas du matin). L’aventure qui s’ensuit confrontera les enfants (adolescent et bambin) à un élan pas commode, puis à un prédateur autrement plus dangereux… voire à une catastrophe qui pourrait leur être fatale. Heureusement, cette BD purement visuelle (sans aucune bulle de texte) est comme à chaque fois équilibrée pour ravir un public de 4-7 ans, ce qui signifie d’emblée que tout finira toujours bien. On note que le décor enneigé, qui se compose sur ce tome du… blanc de la feuille de papier, est sans doute le plus raccord jusqu’à présent avec la contrainte graphico-artistique éthérée et blanche que s’est imposé le dessinateur Stéphane Sénégas dès le premier tome. Ce qui ne l’empêche pas de jouer sur une palette d’émotions très expressive et drôle, ainsi que beaucoup de mouvements dans les séquences de ces aventures enneigées indiennes.