L'histoire :
Anya traverse la forêt avec son Papouchka, son grand-père Vassili. Elle s'est aventurée seule avec son chien dans les bois enneigés et elle en est ravie ! Elle a trouvé plusieurs plumes colorées. Mais Papouchka n'est pas content... Il n'aime pas que sa petite s'éloigne seule, la forêt est dangereuse. Anya est tellement fière de montrer ses trouvailles à son grand-père, qu'il ne peut la réprimander, mais il la met en garde sur les dangers qui rôdent. Il y a des animaux redoutables, et surtout, il y a la terrifiante sorcière Baba Yaga ! Elle est très méchante et mange les enfants. Anya aime bien le contredire, et ils repartent ensemble sur leur traîneau rempli de jouets, en direction de la ville. La jeune fille est triste. Elle voit que son grand-père ne gagne pas suffisamment sa vie pour s'acheter des vêtements chauds, des chaussures convenables. Elle lui annonce qu'elle va épargner son argent pour pouvoir lui offrir une paire toute neuve. Lorsqu'ils arrivent à leur destination, Dame Petrovna les accueille à bras ouverts. Cette vieille dame aime beaucoup Anya et son grand-père, elle est une fidèle cliente. Chaque année, elle leur achète une grande quantité de jouets. Malheureusement, cette fois, elle ne peut se le permettre. Il lui reste beaucoup d'invendus. Anya et Papouchka vont devoir trouver une solution pour gagner un peu d'argent pour survivre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Crisse signe un premier tome d'une nouvelle série pour les jeunes lecteurs aux éditions de La Gouttière. Dans un format à l'italienne, qui s'inspire du folklore russe et des contes, il proposer une courte et tendre histoire. Anya est une petite fille pleine d'entrain, soucieuse de son entourage et prête à tout pour combler les envies de ses proches. Voyant son grand-père en détresse financière, elle lui fait la promesse de pouvoir, un jour, lui acheter des chaussures neuves pour qu'il n'ait plus froid. La fillette est attachante, pleine de bonne volonté. Elle est la bonté incarnée. Son caractère va contraster avec celui d'autres personnages qu'elle croisera sur sa route, et qui n'ont pas le cœur aussi pur. Narrativement, l'histoire se lit très bien et rapidement. Elle ne compte qu'une trentaine de pages, un format idéal pour les premiers lecteurs autonomes. La narration puise beaucoup dans les univers du conte et des films d'animation, ce qui la rend dynamique. Graphiquement, on sent beaucoup d'influences Disney dans le chara-design notamment (le chien rappelle celui du prince Eric ; le grand-père a la même bonhomie que le sultan d'Aladdin ; une fée-oiseau est une version russe de la fée bleue de Pinocchio). On ne peut s'empêcher de penser à Raspoutine, dans le film d'animation Anastasia, en voyant le protagoniste maléfique de l'histoire. Bref, les influences se ressentent, ce qui permet certes de ne pas perdre le lecteur, en le ramenant à des modèles qu'il connaît, mais sans être novatrices.
