L'histoire :
Enola, vétérinaire spécialisée en animaux extraordinaires, est appelée par Meishu, la doyenne d’une île nippone en proie dernièrement à quelques soucis tectoniques. Des secousses telluriques secouent en effet beaucoup l’île dont elle est la cheffe. Or il semble que ces mouvements sismiques aient un impact préjudiciable sur une espèce qui se tient d’ordinaire à distance des hommes : les sirènes. En effet, les sirènes vivent d'ordinaire loin sous l’eau, éloignée de l’humanité en raison de leur chant nocif. Mais l’une d’elle, prénommée Ningyo, s’est laissée domestiquée par un vieux peintre. Aussi, remonte-elle régulièrement par un tunnel sous-marin jusqu’à un lagon intérieur où le vieil homme a pris ses habitudes de dessiner des paysages. Hélas, Ningyo a été blessée par la chute d’une branche d’arbre lors dernier du tremblement de terre. C’est pour la soigner que Enola et Maneki, son chat parlant, ont fait le voyage à bord de leur bathyscaphe ultra moderne. En arrivant, la jeune vétérinaire découvre un peuple affairé à réparer les dégâts provoqués par les secousses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les licornes, les yétis, les griffons, c’est le train-train quotidien de la jeune Enola, vétérinaire pour animaux extraordinaires dans un monde parallèle fantastique. Parmi les espèces chimériques, la voilà dans ce 7ème opus qui doit soigner une sirène blessée lors d’une secousse sismique. On note donc que, malgré l’ère post #metoo, la sirène est une espèce plus proche de la poiscaille que de la femme ! La jeune héroïne découvrira l’origine des secousses sismiques et elle en profitera pour régler ce problème (aussi). Cette histoire scénarisée par Joris Chamblain est toute gentillette et pleine de raccourcis cousus de fil blanc : elle s’adresse en effet au (très) jeune public, qui s’émerveillera avant tout des animaux bizarres grâce au dessin rond, expressif et coloré de Lucile Thibaudier, et qui s’assimilera à la bienveillance de l’héroïne. Pour autant, ce scénario-ci semble plus bancal que jamais. Par exemple, entre la page 9 et la page 10, se trouve une ellipse culottée (ou une planche carrément oubliée ?). Le lecteur qui tournera la page aura la sensation qu’il en a tourné deux d’un coup. Enola se retrouve en effet soudain en scaphandre en train de soigner la sirène et d’évoquer des choses qui n’ont pas encore été abordées auparavant. La seconde problématique finale – l’origine des secousses – parait-elle aussi bien biscornue, tout comme sa résolution.