L'histoire :
Pour avoir profané un mausolée au sein du cimetière, en écrivant des trucs à la peinture rouge pleins de fautes d’orthographes, Céline et Colin sont punis par leurs parents, croque-morts de profession. Bien évidemment, Céline et Colin n’ont rien profané ! Ils se retrouvent juste dindons de la farce, avec de fausses preuves fabriquées contre eux, pour une enquête qu’ils tentent de mener par eux-mêmes. Ils pensent en effet que leur ami graveur Poussin est de mèche avec le notaire Pouillot et qu’il dépouille les morts pour revendre leurs richesses. Aussi, dès que leurs parents sont occupés, Céline et Colin repartent sur le terrain pour tenter de réunir des preuves. Ils découvrent notamment que l’écriture du message de menaces qui leur a été adressé n’est pas du tout celle de Poussin. Ils font alors la corrélation entre cette écriture et celle de l’agenda de la boutique. En comparant les deux écritures, ils en déduisent que c’est celle de Martin, l’employé de leurs parents ! Hélas, au moment même où ils ont cette révélation, Martin entre dans la boutique. Il comprend aussitôt que les enfants le considèrent comme suspect numéro 1. Il ferme donc à clé la boutique et s’approche d’eux en leur expliquant qu’il va falloir être compréhensifs, maintenant, et accepter de disparaître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous étiez tenus en haleine ? Vous enragiez que ce duo d’enfants soit systématiquement décrédibilisé au sein d’une enquête qu’ils avaient le courage de mener par eux-mêmes ? Une enquête aux abords d’un cimetière, et pour lequel on note des disparitions, de sordides profanations de tombes à la peinture rouge et d’angoissantes menaces… Rassurez-vous, Léa Mazé livre un Bouquet final à la hauteur du suspens, avec une explication parfaitement cohérente et néanmoins à portée du jeune lectorat. Cette super trilogie complète constitue en effet un premier thriller à découvrir dès l’âge de 8-9 ans. Ce public cible s’assimilera d’autant mieux à ces jeunes héros que ces derniers obéissent en tous points aux forces et faiblesses des enfants : ils sont volontaires, turbulents, sensibles aux théories qui font peur, ils se font sans cesse gronder par erreur, et ils font d’eaurrible fote d’haurtografes. Au passage, Léa Mazé aura montré dès sa première série en tant qu’autrice complète un sacré talent de mise en scène. Son découpage cinématographique et son coup de crayon stylisé jouent admirablement avec les scènes d’action ou les moments de stupeur. Sa griffe parvient à trouver son originalité en restant expressive, tantôt vive et tantôt contemplative, avec de très chouettes cases pleines pages. Et quand la terreur s’emballe (p.72), même les adultes frissonnent… Vite, une autre !
