L'histoire :
Elizabeth, alias Lili Crochette, est presque triste – c’est un aphorisme. En effet, sa professeur de piano Solange est en train de souffrir d’un gros rhume qui monte, ce qui l’empêche d’assurer son cours et ce qui libère plein de temps à la fillette pour vivre ses aventures de pirate ! D’ailleurs, Lili court aussitôt enfiler ses habits d’aventurière et elle prend le large sur son navire (une barque) avec son mousse Monsieur Mouche (un colibri vert). Mais alors qu’elle a lancé sa canne à pêche dans l’océan, ces trois fripouilles de Bings, Barks et Bones viennent l’embêter. Ils l’emprisonnent dans leur filet de pêche et percent un trou dans la coque de sa barque. La voilà coincée, obligée de regagner le rivage à bord d’un tonneau rempli de poiscaille pourrie. Elle rentre ainsi piteuse (et puante) chez elle, où Solange lui présente Mami Wata, la nouvelle nounou qui la gardera durant son absence. Lili n’est pas franchement ravie, mais ça n’est pas comme si elle avait le choix. Or Mami Wata est une grosse antillaise qui maîtrise la magie vaudou. A la première fugue de Lili, elle lance un sortilège afin de l’effrayer et la forcer à obéir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La magie vaudou est la thématique centrale de ce second épisode de Lili Crochette, une série BD pour les jeunes enfants (à partir de 5-6 ans) publiée au format à l’italienne. L’impertinente et aventureuse gamine fait en effet cette fois connaissance avec une nouvelle nounou quelque peu mystique : elle lance des sorts de magie blanche (la magie gentille) et effraie avec des récits de magie noire (la magie méchante). Lili en profite pour régler quelques comptes avec les garçons qui l’embêtent. Il ne faut pas chercher de fonds ou de morale outre mesure dans le scénario concocté par Joris Chamblain : cette aventure est à prendre au premier degré. Et l’auteur s’y connait en matière de récit jeunesse : il est le créateur des Carnets de Cerise, d’Enola et les animaux extraordinaires, ainsi que le repreneur de Yakari ! La grande force de Lili Crochette auprès du public cible, c’est d’être très enlevée et colorée. Au dessin bon-enfant, Olivier Supiot ne lésine en effet pas sur les teintes bien contrastées (le jaune, surtout, comme Van Gogh). Rendez-vous pour un tome 3 d'ores et déjà annoncé : Sacrilège au p'tit déj'...