L'histoire :
C’est l’automne. Dans son jardin, la petite Linette joue à shooter en bottes dans les tas de feuilles mortes. Soudain, elle aperçoit un nain de jardin. Elle a aussitôt envie de jouer avec lui… mais c’est ballot, c’est une statuette, immobile. Pour essayer de l’égayer et de l’animer, elle sort de ses poches une chaussette, une peau de banane, une sucette… Elle feint même de l’ignorer, de le dédaigner, espérant éveiller en lui un soupçon d’orgueil… Rien n’y fait. Le nain en plâtre reste statique. Alors Linette va chercher un autre ornement du jardin : une maison-champignon de Schtroumpf. Elle la positionne à deux mètres environ du nain, ce qui lui fait deux poteaux pour s’entrainer à tirer des pénaltys. Les premiers shoots sont ratés. Elle envoie le ballon dans un arbre, puis il rebondit sur le bonnet du nain. Quand enfin elle marque un but, elle exulte et célèbre son but en dansant autour du nain. Cette fois, c’en est trop pour le nain, qui s’anime soudain pour arrêter le but suivant avec sa pelle. Non mais. Linette est vexée. Mais le nain lui propose de continuer à jouer avec lui, de continuer à essayer de lui marquer des pénos. Par vengeance mesquine, Linette se sauve en tenant le ballon à bout de bras. Forcément, le nain est trop petit pour pouvoir l’attraper…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième épisode des aventures de la petite blondinette, dans un contexte toujours jardinier mais cette fois automnal, Linette se fait un copain en la personne… d’un nain de jardin. Initialement statique et en plâtre, cette statuette classique (bonnet rouge, barbe blanche et pelle sur l’épaule) s’anime soudain lorsque l’imagination prend le dessus sur la triste réalité. Et les deux nouveaux amis font les 400 coups en jouant au foot et en se cachant des parents. A l’instar de Petit poilu, le scénario de Catherine Romat mélange sans vergogne l’environnement cartésien du jardin – au début surtout : il y a des feuilles mortes, un ciel gris et un fichu nain en plâtre – et ce qu’en fait la gamine à force de persévérance d’imagination. Le nain s’anime, et il est empli de bienveillance, de gaieté et d’espièglerie. Les auteurs s’amusent ensuite à brouiller les rapports de taille, jusqu’à rapetisser Linette et son nain à la taille de Schtroumpfs, ce qui donne au jardin alentours des allures de forêt vierge. C’est évidemment plus pratique pour se planquer dans les maisons champignons (en plâtre, à l’origine, elles aussi). Bref, cette aventure domestique sans texte, dans une bande dessinée adaptée aux tout petits (dès 4 ans), répond en tous points aux fondamentaux de la série.
