L'histoire :
Les parents de la petite Linette, une fillette blondinette, s'emploient à faire du jardinage, tandis que papy fait ses mots croisés allongé dans sa chaise longue. Linette aussi veut mettre la main à la patte. Elle a empoigné un lourd arrosoir et le déverse sur les pissenlits. Elle observe alors sa maman qui ajoute un curieux liquide à ses arrosoirs à elle. Mais ce bidon d'engrais n'est certainement pas un jouet pour Linette. Et pourtant, Linette voit carrément les tomates pousser à vue d'œil, lorsque sa maman leur a arrosé le pied avec ce liquide magique ! Linette a alors une idée un peu farfelue en voyant le crâne tout chauve de son grand-père qui sieste. Si ça se trouve, en l'arrosant d'engrais, ses cheveux repousseraient et il se retrouverait avec une tignasse similaire à la sienne ! Ni une, ni deux, elle file recherche ce jus de fumier dans le cabanon et en ajoute à son arrosoir. Et tant qu'elle y est, elle met tout le bidon. Elle s'approche alors de son grand-père et hisse l'arrosoir au-dessus de sa tête... mais l'ustensile est lourd. Il lui échappe des mains et s'écrase au sol, révélant une grosse flaque sur la terrasse. Linette tente de dissimuler son forfait en épongeant avec la couverture du grand-père, que le petit accident n'a pas réveillé. Puis elle l'essore et remet la couverture en place, ni vue ni connue. Or elle s'aperçoit d'un drame tragique : en nettoyant la terrasse, elle a marché pieds nus dans la flaque et désormais, elle a des pieds géants ! Comment dissimuler cela ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà donc Jean-Philippe Peyraud dans l'exercice rafraîchissant de la BD sans texte, à l'intention des tout jeunes lecteurs. Sa petite Linette, une blondinette espiègle et inventive, nouvelle venue dans le paysage BD, sera peut-être appelée à vivre d'autres mésaventures, pour une série au long cours ? Dans ce premier tome, elle se renverse de l'engrais sur les pieds et se retrouve bien embêtée avec ces panards géants, signe évident de la grosse bêtise qu'elle a commise. Elle passe l'album à découvrir, puis jouer avec ses nouvelles facultés (de gros pieds, ça fait forcément bondir super haut !)... et à culpabiliser aussi pas mal, dans le sillage des parents, en arrière-plan. La narration visuelle est bondissante, idéalement rythmée, via un « gaufrier » de 6 cases carrées par planches. Peyraud influe légèrement sur son style graphique, cette fois plus enfantin et moins féminin, qu'il accompagne d'une colorisation de teintes douces en aplats. Lecteurs enfants comme adultes (accompagnants à la lecture) seront assurément amusés par les événements rigolos que traverse Linette, qu'on espère retrouver rapidement pour d'autres catastrophes amusantes.