L'histoire :
Alors que l’hiver joue les prolongations au mois d’avril, la jeune Philippine Lomar est accostée par une petite fille d’origine asiatique du côté du beffroi d'Amiens. Cette dernière, qui la suit depuis quelques temps, a besoin de son aide. En effet, presque tous les jours, à la sortie du collège, une paire de lascars attend Swong pour lui extorquer le peu d’argent qu’elle trimballe, sous peine de voir sa tête ressembler à un pâté impérial après mastication. Son sens de l’honneur l’empêche d’évoquer la situation à ses parents, des restaurateurs chinois installés en face de la gare. Or pour intervenir, la police doit constater un flagrant délit de racket. Quant aux associations parascolaires qui s’occupent de ce genre de problème, elles sont toutes débordées. Face à tant de désarroi, Philippine décide d’agir : prétextant une gastro, elle quitte prématurément les cours et se rend au collège de Swong afin d'en surveiller sa sortie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pitch de cette nouvelle série made in Gouttière est limpide : une collégienne au caractère de garçon manqué, qui ne se laisse pas faire, va mener des investigations pour démasquer des crapules et les empêcher de nuire. Au cœur de la capitale picarde (siège des éditions de la Gouttière), cette justicière en herbe pleine d’audace n’hésite pas à défier les adultes et à se mettre en danger. Bien que destinée à un public jeunesse, cette histoire au scénario somme toute classique, traite sans faux-semblant d’un sujet sensible : le racket. Or malgré le public-cible, les scènes d’intimidation ou parfois de violence ne sont pas éludées, ce qui donne une ambiance générale assez sombre. Indépendamment du fait que l’héroïne soit une adolescente, l’histoire est somme toute relativement classique, voire un peu banale. Même si le scénario est rythmé, avec une certaine fluidité, il laisse le lecteur dans l’attente d’un fait original ou d’un rebondissement surprenant. Avec son trait stylisé, moderne, des subtils effets influencés du manga et une mise en couleur bien dosée, Greg Blondin donne de la vivacité au récit. Le dessinateur a pris un malin plaisir à glisser quelques clins d’œil à Franquin ou encore à Jules Verne. L’album se conclut sur l’amorce d’une nouvelle enquête. A n’en pas douter, nous reverrons très prochainement Philippine au secours de collégiens en difficulté.