L'histoire :
Pourchassés par l’ombre d’un chien démoniaque, Sixtine et ses amis ont glissé la petite clé dorée tout contre le dessin d’un rectangle sur le mur de la cave… et ils ont activé une porte magique, qui donne vers un univers parallèle. Ils se retrouvent désormais dans une maisonnette délabrée, visiblement plantée au milieu du monde des morts ! Par la fenêtre, ils observent un paysage glauque, des ronces lugubres… Au loin, les trois pirates fantômes, amis de Sixtine, combattent des ectoplasmes à coups d’épées et de pistolets. Ils sont visiblement aux ordres d’un mage très puissant qui n’est autre que… le père de Sixtine ! Celui-ci se demande comment sa propre fille a pu passer de ce côté-ci de ce monde. Les pirates expliquent que c’est à cause de l’aberration – le chien démoniaque – qui la poursuivait. Mais pendant qu’ils discutent, Sixtine et ses amis retournent dans leur monde en passant par la même porte. Les amis de Sixtine restent choqués par cette expérience surnaturelle. Etant donnée l’heure avancée, la mère de Sixtine accepte d’organiser une pyjama party : tous trois dorment dans la chambre de Sixtine. Mais les amis s’embrouillent au moment de débriefer leur aventure. Contrairement à ses amis, Sixtine refuse qu’on parle de cela aux adultes. Elle veut comprendre et prendre sa destinée en main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le troisième volet de la quadrilogie en cours, Frédéric Maupomé épaissit plus encore l’intrigue ésotérique et les lourds secrets de famille dans lesquels l’adolescente Sixtine est empêtrée. Tout en continuant de s’adresser à un large public jeunesse, afin de le faire frissonner avec des histoires de fantômes et de porte d’accès vers l’au-delà, le scénariste s’efforce de suivre une trame originale, plutôt non conventionnelle, en jouant pourtant avec des balises connues (l’univers parallèle, la capacité médiumnique…). Cet épisode assombrit tout de même un peu les débats, et on ne sait jamais trop ce qui va se passer à l’avance. De fait, certains passages qui s’expliqueront plus tard demeurent quelque peu hermétiques… mais ne zappez pas, tout est normal. De fait, les séquences de tension régulièrement et logiquement induites par ce canevas fantastique se retrouvent à d’autres moments relâchées et peuvent paraître un peu décousue. On sent que Maupomé cherche aussi à conserver un pied dans les conjectures logiques de l’âge adolescent contemporain (alors, à votre avis, idylle ou pas idylle entre Sixtine et Martin ?). Mais on se demande alors si la profondeur de l’univers créé est compatible avec cette légèreté. Bref, il y a d’excellentes choses dans Sixtine, et d’autres plus bizarres. Parmi les très bonnes, il y a surtout le dessin stylisé et dynamique d’Aude Soleilhac, totalement cohérent avec le sujet, abouti, détaillé et enluminé par une colorisation soignée.