L'histoire :
C’est l’été, donc il fait beau et chaud. Dans la forêt, un vieil hibou et un vieux crapaud entendent profiter de la fraîcheur relative de leurs intérieurs, et faire leur sieste volets fermés. Mais devant leurs maisonnettes, il y a un petit étang, un ponton et trois jeunes écureuils qui s’éclatent à faire des paniers de basket en plongeant. Ils sont bruyants et les deux bougons leur font comprendre par leur attitude explicite de vieux bougons. Le hibou est arrosé jusqu’à sa fenêtre en hauteur, et le crapaud pousse une gueulante. Le calme revient mais il ne dure pas. A peine sec, le hibou doit retourner à sa fenêtre pour faire taire les cris des jeux. Cette fois, il n’est pas arrosé, mais reçoit le ballon en pleine poire. Le hibou est tellement agacé qu’il profite que le ballon soit entré chez lui pour le confisquer. Cette fois, le calme est bel et bien de retour, jusqu’à la nuit tombée. Le vieil hibou décide alors de mettre fin à la punition et de rendre le ballon à l’étang. Ce faisant, en le lançant depuis sa fenêtre, il marque un panier ! Il est alors tout aussi surpris qu’amusé. Après un léger temps de réflexion, il décide de sortir en pleine nuit pour retenter le coup, afin d’être certain que c’est bien son talent qui a parlé et non un coup de chance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une ineptie ! Pire, une hérésie ! Comment donc des jeunes osent-ils jouer au basket avec un ballon de volley !?? (hu hu hu) En réalité, l’outrage vient plutôt des cris des jeux estivaux et nautiques de trois enfants écureuils qui dérangent deux retraités de la forêt – un crapaud et un hibou. Jusqu’à ce que ces derniers se souviennent qu’un jour, forcément, eux aussi ont été des enfants bruyants et joueurs, sans jamais trouver la limite de l’épuisement à leur turbulence. Le cadre de cette historiette largement débarrassée de dialogues (on a compté une douzaine de râlages, pour une cinquantaine d’interjections) remplit donc la double intention du titre : il se situe Sous les arbres et durant Un chouette été. On note d’ailleurs que l’auteur Dav a étrangement sauté le printemps dans la continuité logique de ses quatre saisons. Celui-ci viendra certainement à l’automne prochain. L’historiette se destine comme de bien entendu aux tout jeunes lecteurs, avec une histoire simple, joviale, mais pas dénuée d’une belle philosophie de la vie. Surtout, elle met en scène des personnages zoomorphiques expressifs et attachants, qui n’ont rien à envier aux grandes années de l’animation Disney. Dans la lignée de Plessix ou de Guarnido, Dav est un cador du registre et cette série représente un extraordinaire support pour le dévoiler. On note aussi un très joli travail sur les couleurs, la lumière parfois aveuglante, surtout lorsque le regard s’est habitué aux ombres générées par la frondaison ou les contre-jours de persiennes tirées.
