L'histoire :
Lili, Benji et Mat ont l’apparence d’enfants humains, mais ils sont en réalité des réfugiés venus d’une autre planète. Infiltrés parmi les terriens, ils essaient juste d’être les plus discrets possibles, sans se priver d’être bienveillant lorsqu’ils le peuvent. Car les membres de cette fratrie sont dotés de super pouvoirs, comme voler, résister au feu, ou communiquer par télépathie… et ils s’en servent pour devenir les super-héros de la ville, après s’être confectionné de chouettes costumes. Notamment, leurs interventions contribuent à arrêter un dangereux pyromane. Or ce faisant, ils intriguent la police. Un commissaire zélé enquête, trouve leur identité, et se rend chez eux en leur absence. Il s’aperçoit qu’ils vivent sans parents, sous le régime de la débrouille, dans un logement insalubre. Il trouve un téléphone portable et un costume de super-héros : son enquête est bouclée, il prévient ses supérieurs. Mais un département spécial, plus froid et plus musclé, a pris les choses en main. Le commissaire a conscience que les trois super-héros ne sont que des enfants et il culpabilise aussitôt d’avoir alerté sa hiérarchie sur sa découverte. Il tente de prévenir les « supers » en les appelant avec le portable trouvé. Cependant, il les met alors surtout en alerte. Lili, Benji et Mat sont dès lors obligés de trouver un autre endroit pour squatter, à quelques jours des fêtes de noël. Ce sera un garage, où habitent deux clochards sympas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la suite logique et pleine de suspens du tome 2, le scénariste Frédéric Maupomé poursuit l’aventure de ses Supers, un thriller de supers héros « à la française » et surtout super adaptée au jeune lectorat. A ce point du récit, plus les évènements passent, et plus nos enfants héros sont acculés par la police, alors même qu’ils ne cherchent que la discrétion pour eux-mêmes et la bienveillance envers les terriens. Ils ont en effet conscience du risque de devenir des cobayes de laboratoires et ne souhaitent qu’à préserver le peu de cocon familial qu’il leur reste. Pourtant, une incorrigible pulsion les pousse à devoir aider leur prochain et à se mettre en danger. La morale du récit – qui ne cherche aucunement à être moralisateur – pourrait se résumer à : l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et globalement, les maîtres-mots sont la solidarité, l’écoute et la confiance. Cela dit, le ton est plutôt à la déprime, car notre trio est relégué à la clochardisation au moment des fêtes de Noël. Car c’est bien connu, les festivités de fin d’année ont lieu dans tout le cosmos… Ils peuvent cependant compter sur des atouts pour se tirer de leur situation : un flic compréhensif et amical, ainsi que les sentiments de la petite Jeanne pour Mat – un paramètre très important au sein de la série. Or la démonstration de ce postulat sera sans doute pour le tome 4, étant donné que cet opus nous abandonne une fois encore sur un cliffhanger plein de suspens. Le dessinateur Dawid déroule une fois de plus sa griffe stylisée, caricaturale et moderne bien en place, baignée dans des ambiances colorimétriques souvent très marquées. Cette série est à la fois séduisante et terriblement attachante, pour un très large public…
