L'histoire :
Sous une pluie épaisse, Georgie, Mike et Croquette arrivent à Gadoue City, une ville de cow-boys qui porte bien son nom. Ils n’ont guère un bon souvenir du patelin : la dernière fois qu’ils y sont passés, Biff Labaffe leur a donné une douloureuse correction. Et déjà, ils se retrouvent maculés de boue au passage d’une diligence. Après avoir fait une rapide toilette dans un abreuvoir, un vieux cul-de-jatte leur demande un service : le porter avec son chariot de l’autre côté de la rue. Car évidemment, les rues embourbées ne lui permettent pas de se déplacer aisément. Pour les remercier, le vieil estropié leur paie une limonade au saloon. Ils font ainsi connaissance et le vieux loup apprend ainsi qu’il a autrefois été ouvrier dans une mine d’or en compagnie du grand-père de croquette. L’estropié leur explique encore que la ville est plus ou moins tenue par les frères Labaffe : Bob qui tient le saloon, Bud le shérif et Biff, sans doute la pire brute des trois. Puis il les emmène jusqu’à la mine d’or que voulaient exploiter jadis les frères Mackinetoche… jusqu’au jour où l’éboulement fatal l’a privé de ses deux jambes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce cinquième épisode de Trappeurs de rien est assurément celui qui se rapproche le plus du western classique, et aussi celui qui propose l’aventure la plus musclée, longue et consistante. Les primo-lecteurs du tome 1 ont logiquement grandi, les auteurs proposent donc une légère rupture de style, à la portée de leur enfance… et l’éditeur annonce d’ailleurs la fin d’un « cycle ». Nos trois héros sympathiques et volontaires débarquent ainsi pour la première fois dans une ville, où ils prennent la mesure de l’atmosphère hostile. Ils rencontrent un vieux cul-de-jatte qui les emmène dans une mine d’or, où ils vont être confrontés à de sacrés ennuis… Adieu donc les paysages vallonnés et sauvages, bonjour l’ambiance humide et délétère d’une ville et d’une mine exploitée par un trio de frangins patibulaires. Ce contexte minier et les personnages zoomorphiques rapprochent plus que jamais la série des aventures-souvenirs de l’oncle Picsou (quand il narre sa jeunesse dans le Klondike). La soixantaine de planches, toujours au format paysage, laisse le temps d’installer un passé aux personnages via des flashbacks (aux couleurs sépia, pour bien marquer l’usure du temps), puis de les amener à un climax rocambolesque à souhait. En effet, on n’imagine pas une aventure dans une mine sans une course-poursuite en chariots, façon Indiana Jones. Celle-ci culmine sur une double planche astucieuse et dynamique. Toujours bon-enfant, malgré la densité de cet épisode hors norme, Trappeurs de rien serait donc amené à évoluer… On est impatient de découvrir ça !