L'histoire :
Au sein de la France occupée de Pétain, l'action politique est clairement illusoire. La collaboration avec l’ennemi est inhérente au régime de Vichy. La montée en puissance du nazisme s'accompagne de cette finalité atroce : la chasse aux juifs ! Un matin de janvier 44, dans une cour d’école, la Gestapo désigne des enfants. Trois noms, trois garçons sont appelés à sortir du rang. Le père Jacques, de son vrai nom Lucien Bunel, est le fondateur du collège catholique d’Avon qu’il dirige avec bienveillance. C’est un homme de caractère, au passé rude, un fin orateur qui a pour objectif de prôner la bonne parole, de croire en l’humain. Mais surtout, en ces temps difficile, de protéger et servir son prochain. Pendant les années d’occupation, il va cacher adultes et enfants juifs derrière les murs du pensionnat. Il sera arrêté puis déporté pour actes de résistances dans différents camps...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album édité sous un étonnant format souple par les éditions du Rocher est une page de la guerre dessinée. Une Première en BD pour cette histoire vraie (certes romancée), retraçant l'héroïsme et l'humanisme de l'authentique père Jacques. Il a été réalisé à partir des témoignages de gens qui l’ont côtoyé et admiré. Le duo Camille de Prévaux (au scénario) et Jean Trolley (au dessin) signe cette œuvre historique toujours aussi cinématographique, mais version bulles. Le graphisme précis, tout de noir et blanc, relève bien les traits et les émotions des personnages. Il offre une lecture tant instructive que profondément touchante. Les cinéphiles se souviennent du biopic éponyme de Louis Malle, qui a marqué les esprits à sa sortie en 1987 (récompensé par sept Césars et un Lion d'or à Venise). Le réalisateur à l'origine de la révélation du père Jacques était en effet un des anciens élèves du pensionnat. Les auteur et leurs éditeur font ainsi un vibrant hommage à cet homme de courage, et offrent une lecture d’utilité publique.