L'histoire :
Au milieu de nulle part, dans le grand nord canadien, deux hommes convoient le corps d’un défunt. Suivis par une meute de loups affamés, ils perdent chaque nuit un chien de traineau, jusqu’à ce que l’un d’entre eux devienne fou et parte attaquer les loups. Le deuxième, seul, défend chèrement sa vie jusqu’à ce qu’il soit retrouvé par une caravane. La meute suit son chemin, et la louve qui avait attiré les chiens un à un donne naissance à une portée, dont le seul survivant grandit peu à peu dans le Wild sauvage. Il sera appelé Croc-Blanc par son premier maître humain, Castor-Gris. Un jour, sa mère l’amène jusqu’à un campement indien. Le jeune loup rencontre ses premiers humains et s’habitue à eux, mais la meute de chiens de la tribu le fait souffrir. Pourtant il résiste et, malgré le départ de sa mère, survit à toutes les épreuves, et la famine lui permet de se venger de son pire tortionnaire, un chien nommé Babine. Il trouve alors sa place dans la meute, mais il va suivre Castor Gris dans la ville des blancs, Fort-Yukon. Il a cinq ans et va connaître encore pire que ce qu’il a déjà vécu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Croc-Blanc est un chef-d’œuvre de la littérature, paru en 1906. A l’époque, Jack London, un vrai aventurier qui a commencé à sillonner le monde à 15 ans, est déjà un auteur à succès avec l’Appel de la forêt. Le parti-pris est novateur puisque c’est le point de vue du chien-loup baptisé Croc-Blanc qui est choisi par London pour dérouler son récit. Dans ses rencontres avec les hommes, c’est souvent le chien-loup qui est le plus humain. London nous dépeint une nature difficile, où les règles sont simples mais impitoyables, et une société humaine crasseuse, où les bas instincts l’emportent presque toujours, puisque la rédemption viendra pour tous à la fin de l’histoire. Après sa série des Frison-Roche, Pierre-Emmanuel Dequest livre une nouvelle adaptation avec un trait fin et réaliste, des couleurs expressives. C’est une adaptation agréable, même si au fond elle n’apporte pas grand-chose. On peine à trouver un angle de lecture qui permettrait à Dequest de faire une grande adaptation. Il se contente de poser un regard amoureux sur une œuvre, et ça peut suffire au bonheur du plus grand nombre de lecteurs qui apprécieront les vastes paysages et le travail sur les couleurs, notamment.