L'histoire :
Avril 1939. Hitler vient d’envahir le protectorat de Bohème-Moldavie en annexant la Tchécoslovaquie quelques jours auparavant et il menace les intérêts de l’empire britannique. Joan Bright, une jeune femme d’origine argentine qui a eu l’occasion de travailler par le passé à Mexico à l’ambassade britannique puis en Allemagne aux côté de Rudolf Hess, se voit proposer par une amie un mystérieux d’entretien d’embauche à Londres. Pour ce faire, elle doit porter un œillet à sa boutonnière et se rendre à la station de métro St James’ Park. Là, une femme l’attend et l’amène à l’hôtel de Caxton près de Whitehall, le quartier des ministres anglais. Arrivée sur les lieux et après avoir été accueillie par un militaire pour signer un « official secret act » lui intimant de ne jamais parler de cet entretien sous peine d’emprisonnement, elle fait la rencontre du Colonel Chidson. Ce dernier, après lui avoir posé de nombreuses questions sur son passé et ses convictions politiques, lui propose de travailler pour son pays. Cependant, à la fin de l’entretien, Chidson lui indique qu’un homme est posté près du bâtiment appuyé à un réverbère. La première mission de Joan Bright est donc de sortir de l’hôtel sans être vue par cet homme. En effet, ses nouvelles activités devront l’amener à se méfier de tout le monde, car les ennemis sont nombreux et ne manqueraient pas de vouloir la capturer pour la faire parler, quitte à user de torture...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lors de la dé-classification d’archives militaires de la Seconde Guerre Mondiale, dès la fin des années 1990, les historiens ont découvert l’existence du Special Operative Executive (SOE) aussi surnommée le Ministry of Ungentlemany Warfare, une armée secrète mise en place par Churchill pour déstabiliser les nazis en Europe. Parmi les membres de cette organisation secrète, on y trouve Ian Fleming, le créateur de James Bond, l’acteur Christopher Lee, ainsi que d’illustres héros inconnus comme Joan Bright, Christine Granville ou Johnny Ramensky. L’auteur de BD Amezing Ameziane s’attache ici à raconter les véritables faits d’armes du SOE en les replaçant dans leur contexte historique. Et même si l’auteur reste dans le fictionnel et l’extrapolation, les évènements relatés se sont effectivement déroulés durant la Seconde Guerre Mondiale. Du côté des graphismes, Amezing Ameziane réussit le tour de force de changer de style tout au long de la BD, de façon à coller aux ambiances de l’époque et de donner un découpage énergique aux histoires, à la manière d’un film. L’univers de Tarantino et d’Inglourious Bastards n’est pas loin... Au final, ce Nazi Killers est une BD-reportage très intéressante, qui permet au lecteur de découvrir cette organisation secrète, le tout avec une partie graphique dynamique qui n’est pas sans rappeler l’univers de Tarantino. Un gage de qualité, donc.
