L'histoire :
Dès le début, sa voie était toute tracée. Au berceau, son papa lui prédit un grand avenir. Il sera un grand chef, un général et un maître en toute chose. Il oublie juste de préciser qu’il tuera aussi plein de gens. Il le comprend d’ailleurs bien quand le cordon ombilical lui serre la gorge. L’adorable bambin adore jouer avec ses poupées. Il s'imagine en train de les trucider, comme si elles étaient de simples opposants. Les animaux sont ses souffre-douleurs et ses profs, constamment sous pression, finissent rapidement par se suicider. S’il a une déception amoureuse, pas de panique : il peut se rabattre sur la chasse et canarder sans ménagement les oiseaux. Les filles aussi deviennent des cibles, s’il est vraiment très triste. Son papa lui apprend petit à petit à nettoyer correctement le travail, une fois qu’un opposant ou un sombre imbécile est tué. Little Boy Kim Jong Un deviendra grand. Et nul doute que tout le monde s’en souviendra…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous vous souvenez de cette période très tendue en 2019, lors de laquelle Kim Jong-Un et Donald Trump menaçaient de se déclarer une guerre nucléaire ? Ce spectre d’une guerre atomique a pesé sur la planète pendant quelques mois... Il faut aujourd’hui évacuer ce cauchemar. Qui mieux que Tra’b pour nous aider à exorciser cette période ? La couverture annonce la couleur avec une caricature de Kim Jong-Un en forme de champignon nucléaire. Ce mini ouvrage déchaine un torrent d’humour trash pour critiquer la dictature de la Corée du Nord et égratigner de temps en temps son rival, Donald Trump, sans oublier la toute-puissance de Vladimir Poutine. Les strips dénoncent chacune des horreurs de la dictature en imaginant Kim Jong-Un en enfant incontrôlable, véritable serial killer de l’humanité. Paradoxalement, on a connu Tra’b bien plus trash et irrévérencieux. Ici, le propos est tellement proche de la réalité, qu’on se demande si elle n’est pas pire. Le petit livre, cette fois jaune (et non rouge), sert d’exutoire et de féroce satire contre la tyrannie de certains dirigeants actuels. Donovann se lâche également avec un graphisme osé, qui n’hésite pas à flinguer Kim Jong-Un en le représentant de façon ridicule et de la façon la plus vulgaire possible. Le visuel est parfois un peu petit et chargé, mais il reste néanmoins efficace pour dénoncer toutes les horreurs d’un mégalomane meurtrier. Et il vaut mieux en rire.
