L'histoire :
Un mannequin blanc converse avec un mannequin noir, devant une lampe au design improbable. Le noir n’arrête pas de balancer des expressions complètement bidon, persuadé que c’est ainsi qu’on fait, qu’on les crée et qu’elles perdurent dans le langage. « La victoire à ceux qui chient en angle droit » « Celui qui pue, c’est celui qui prie »… Le blanc dénie, c’est vraiment n’importe quoi...
Le mannequin blanc est trop vénère : ses parents refusent de lui acheter les nouvelles Niska X Coq Sportif X Nutella®. Alors c’est décidé, pour les faire iech, demain, il part faire le djihad. Pis d’abord, il connait une communauté de Vegan…
Devant une rangée de cactus dans des petits pots, le mannequin blanc touriste aborde le mannequin noir autochtone. Il lui cause « petit nègre » avec un discours néocolonialiste méprisant dans le but, finalement, en clair, que le local lui indique la rue des putes…
Un jeune couple de mannequins est en train de s’installer dans leur premier appartement. Assis sur le lit, ils se disputent la place à droite, car c’est la plus proche de la porte. Et donc, en cas d’agression nocturne, c’est celui de droite qui morfle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peut-être Grégory K.Mizol (pseudo rigolo) ne sait-il pas trop bien dessiner… mais en tout cas, il a des choses à dire, il aime l’absurde et il a le sens des dialogues de djeunz. Ce petit bouquin à couverture souple cumule une succession d’historiettes plus proche du roman-photo que de la bande dessinée. A chaque sketch bande-photographiée (de deux à une dizaine de pages), K.Mizol met en situation et fait converser deux mannequins articulés en bois, du genre de ceux qu’utilisent les dessinateurs pour recopier en respectant les proportions anatomiques. Et leurs sujets de conversations sont aussi éclectiques que foutraques (voir résumé), mais jamais à court d’inspiration ! Ça part en général de n’importe nawak, pour arriver à une conclusion absurdo-debiloff-profondikoum (les amateurs d’Edika auront reconnu la référence), en passant par l’imprévu, le surréaliste, l’imaginatif et le superfétatoire. Avec une propension à taper sous la ceinture, et donc à limiter l’ouvrage à un public averti ou sensibilisé à la chose. Alors évidemment, sur le plan graphique, c’est très limité… Mais il faut avouer que la variété et le déboussolage de ces discussions en fera marrer plus d’un. Mais au fait, ça veut dire quoi, Mirobolnat ?