L'histoire :
Après avoir assisté à une conférence sur les mathématiques et la parité, le dessinateur Phiip se dit qu'il serait intéressant qu'il travaille à l'élaboration d'un ouvrage sur le thème plus général du sexisme dans les sciences. Coup de chance pour lui, il connait bien Isabelle Collet, qui a co-organisé la conférence. S'engage alors une collaboration parfois difficile, notamment du fait que Phiip décide de devenir Seximsme Man, combattant du seximsme et, aussi, expert en la matière, puisque sexiste expérimenté...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comment faire entrer dans le crâne de générations d'hommes élevés dans l'idée qu'ils étaient des conquérants virils que non, les femmes ne sont pas des geignardes bonnes à se cantonner aux tâches domestiques ? La question peut faire rire, même si elle fait sans doute grincer les dents des chantres auto-proclamés du « politiquement incorrect » (on se raccroche à ce qu'on peut, dans la vie). Ayant personnellement fait des études scientifiques, j'ai pu moi-même constater (du moins à l'époque) la part féminine des effectifs, part qui se réduisait en peau de chagrin à mesure que l'on avançait. Pourtant, cela, Seximsme Man Contre le Seximsme nous le rappelle à longueur de pages. Ce n'est pas comme si les femmes n'avaient pas le niveau (et je me suis aussi fait personnellement botter les fesses par plus d'une en la matière). Démarrant de manière humoristique (un humour qui reste omniprésent), l'ouvrage présente vite les obstacles passés et, surtout, actuels, auxquels les femmes ont été ou sont encore confrontées. De la simple crétinerie (Verne disant que la chimie ne servait aux femmes que pour faire le pot-au-feu) à... ben à la crétinerie, encore, avec des femmes que l'on affecte aux tâches ingrates ou qui sont forcément les subalternes de leurs collègues masculins (le cas de Françoise Barré-Sinoussi est affligeant et loin d'être isolé). Les auteurs livrent ici un guide, bien plus qu'un simple pamphlet, proposant, après avoir examiné les problèmes, des solutions concrètes (des quotas dans l'éducation) et aussi des comportements à adopter dans la vie de tous les jours (sans accabler ces pauvres sexistses). Un guide très intéressant, utile et à mettre entre (presque) toutes les mains. Presque car je tiens à dire qu'Isabelle nous ment, à un moment, en disant que Phiip a réussi à illustrer un ouvrage entier sans dessiner de sexe (regardez la dernière page). Quant à l'auteur de ces lignes, promis, il fait des efforts et continuera d'en faire. Et dieu sait que ce n'est pas facile, en informatique.