L'histoire :
Terrasser la maladie : pour être sûr de bien guérir, Jean-Jean a bu quelques grogs avant d’aller dormir. C’est une astuce d’indien : une bonne suée. Il faut suer pour expulser Satan. Il a terminé cul-nu dans son lit et il a été encore plus malade ! Ils n’y connaissent rien du tout en maladie ces gros cons d’indiens…
Epuisement : Jean-Jean est trop épuisé, ces jours-ci. C’est l’enfer sur terre : il a les yeux qui piquent, mal aux articulations, il a l’impression d’avoir 2000 ans… A force de fourrer sa langue n’importe où, il a peut-être attrapé la mononucléose ? Ou bien c’est une mouche tsétsé qui lui a sucé tout son fluide. Alors que l’insecte se pose sur son bras, Jean-Jean se saisit d’une tapette à mouche et frappe de toutes ses forces…
Pharmacie : Dans une pharmacie bondée, c’est au tour de Jean-Jean d’être servi. Discrètement, il chuchote au pharmacien qu’il se gratte quand il va uriner. L’apothicaire s’assure à haute voix d’avoir bien compris le problème de son client…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Jean multiplie les situations embarrassantes, les moments de solitude, les agacements, les petites inquiétudes, les frustrations et parfois même les échecs. Abordé sous l’angle de l’humour et de l’autodérision tout y passe : tant la chute à l’entraînement d’escalade que la blague un peu lourde d’un de ses amis qui demande à ce qu’on tire son doigt, le saignement de ses gencives ou encore ses appréhensions en prenant le train…. Chacun de ces instants est condensé sur une page et se termine systématiquement par une explosion, un blast d’une violence incroyable qui désintègre les personnages : une manière imagée pour évoquer les sentiments éprouvés par le personnage principal. A n’en pas douter, Jean Chauvelot se met un peu à nu dans chacune de ces chroniques explosives : au sens figuré, mais parfois également au sens propre. L’exercice de style n’est pas simple et il faut reconnaître que la qualité de ces scénettes est variable, même si globalement l’ouvrage est plutôt distrayant. Le dessin monochrome se montre des plus épuré avec un trait fin, jeté et instinctif.