L'histoire :
Tout petit, déjà, Dav avait deux passions. Celle que chaque petit garçon développe pour la guerre et une autre, presque aussi répandue : partir à la découverte de ce que la culotte des filles cache. Multipliant les stratagèmes pour arriver à ses fins, il eut la chance d'être entouré de quelques filles plus âgées et profita comme il se doit de son statut de fils d'institutrice. Des premiers attouchements jusqu'à la grande découverte, de ses fantasmes jusqu'à leur réalisation, de souvenirs indélébiles en passant par de mémorables couacs, vous saurez tout sur le zizi de Dav. Et peut-être même plus encore !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on s’intéresse un tantinet à ce qui fait bouger la BD indé, Dav Guedin s'impose là. En quelques années, l'auteur prolixe a bénéficié de parutions chez différents éditeurs et mené à bien des productions plus confidentielles. Mais n'allez pas croire que ce type s'essouffle ou, pire encore, sature son lectorat : à chaque création, on se fend franchement la pipe, mais on reçoit également une invitation à réfléchir sur le thème décliné. Derrière les allures de prococ' que prend bien souvent la narration, il y a toujours un discours. On ne va pas vous faire un dessin pour cet album aujourd'hui réédité par Rouque-Moute (après Aaargh), c'est quand même la spécialité de Dav, dans son style si particulier. Une sorte de trait tordu mais esthétique. Un truc qui renvoie à « la beauté cachée des laids », comme disait Gainsbourg. L'aîné des Guedin se fout donc à poils : le voilà en train de nous livrer l'histoire de son intimité sous toutes les coutures et braguettes. Ce qu'il y a de remarquable, dans cet ouvrage, c'est qu'il ne tombe jamais dans le grossier. Grotesque par moments, tendre par d'autres, ce récit autobiographique exprime une belle palette d'émotions, qui se déclinent au long cours des souvenirs dont on devient le témoin. Parler de sexe sans être vulgaire, ce n'est pas donné à tout le monde. On peut être trivial (ce gars là n'a rien de puritain, c'est sûr), mais aussi faire preuve de respect pour les femmes, même si elles sont l'objet du désir. Les seuls mots que Dav Guedin livre en introduction sont : « Je remercie la vie ». Une fois l'album reposé, on comprend pourquoi. Hé ben oui, merci la vie, merci Dav Guedin et merci Rouque-Moute pour avoir l'audace de le rééditer.