L'histoire :
Blaise retrouve Dante, réfugié à la campagne. Malheureusement, il a été suivi par l'inspecteur et la confrontation devient inévitable. Soupçonnant une attaque terroriste d'enjeu international, celui-ci devient agressif avec les deux complices, qui manifestement ne peuvent révéler l'impensable vérité. Le face-à-face tourne vite à l'empoignade et aux menaces policières. Cependant, en Aetheram, la scission se dessine. Waathawun rend visite à Gulgirran, la cendre, tourmenté depuis que Dante a quitté l'Aether. Une atmosphère de complot conduit les éléments à s'organiser afin de gérer la déferlante Dante. Yingalli, humanisée, et donc fragilisée, souhaite malgré tout, réunir les deux mondes, celui des humains et le leur. Si elle assume pleinement de devenir simple mortelle, de perdre ainsi sa sphère d'Ondine, fruit de son mental et lieu de vie éternelle, il n'en est pas de même pour les autres éthers. Après 48h de garde à vue, Dante s'engouffre dans le métro. A quelques pas derrière lui, se trouve l'inspecteur qui ne le lâche pas d'une semelle. Ne se doutant de rien, Dante sort de la rame et regagne tranquillement la rue. C'est alors qu'à la faveur d'une ruelle sombre, le policier se jette sur lui et le plaque violemment contre un mur… Revolver posé sur la nuque, il compte bien lui arracher des réponses. Persuadé qu'il y a une arme chimique à l'origine des marques qui apparaissent sur les personnes qui ont croisé Dante ces derniers jours, il menace de l'exécuter sans ménagement s'il ne parle pas. La lutte s'engage et tourne à l'avantage du policier. C'est le moment que choisit Ngayarrul, la pierre, pour surgir de l'Aether et écraser l'inspecteur sous une déferlante de rochers.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux commandes de cet ouvrage stylé et ambitieux : Samély à l'histoire et Morinière à l'image. Aetheram livre II Beltane nous emmène dans un univers esthétiquement très réussi, où le beau s'assortit particulièrement bien au glauque. La noirceur des sentiments nostalgiques et l'espoir de renouveau se côtoient en permanence dans cette histoire fantastique où les considérations métaphysiques vont bon train. Dante, marqué par une vie au cours de laquelle sa mère et sa petite amie ont connu des morts violentes, est seul face aux Ethers, seul face à la police, à la croisée de deux mondes, égaré. Courtisé par Yingalli et Gulgirran, craint par les autres, il devient l'enjeu d'une guerre des mondes, invisible. Peu à peu, il prend la mesure de sa situation, et moins dupe qu'il ne semble, trouve sa place d'élu et en assume la responsabilité. Il ira même jusqu'à affronter le terrible Waathawun dans un tête-à-tête final, digne jusqu'au bout de son statut de chevalier inopiné au service d'une destinée qu'il ne maîtrise pas. Au fil du récit, quelques réflexions sur la vie comme « le véritable courage est d'accepter ses erreurs et de les dépasser » ou bien « la mort nous a fait aimer la vie », reflètent la volonté du tandem d'auteurs de toucher le lecteur au delà de l'histoire elle-même. Dans les sphères plus opaques à saisir, il y a l'homosexualité floue exprimée par Gulgirran et son attirance pour Dante. Dante et Blaise : amis ? Amants ? Yingalli : semeuse de trouble égoïste ou divinité sincèrement humanisée ? Le scénario laisse beaucoup de place à l'interprétation, ce qui pourra en gêner certains, alors que d'autres prendront plaisir à relire plusieurs fois les deux tomes, afin de tirer la quintessence du message que les auteurs souhaitent délivrer. Ce diptyque singulier et énigmatique ravit les yeux et stimule l'esprit. Du tout bon, quoi !
