L'histoire :
Paris, nuit d’Halloween. Dante Seyres déambule sans but. Sur le pont St-Michel, il rumine le passé, enjambe la rambarde… C'est alors que s'ouvre devant lui une brèche dans la Seine, scène irréelle. Trois créatures étranges se parlent dans un langage inconnu. Le décor est monumental, l'une d'entre-elles le remarque et s'approche. Lorsque leurs mains se touchent presque, Dante s'effondre inconscient. Il se réveille dans une cellule au commissariat où il subit un interrogatoire. Devant une photo du pont St-Michel éventré, Il reste laconique et repart libre. Mais la police enquête sur son passé et y découvre un violent drame familial dans son enfance, puis un autre plus récent… C'est suffisant pour le mettre sous surveillance. Pendant ce temps, en Aether, les esprits s'agitent, curieux de savoir pourquoi cet humain fait frémir leur monde. Alors qu'il reprend le cours normal de sa vie, pensant après tout avoir été victime d'une hallucination éthylique, il reçoit la visite impromptue de l'esprit de la pierre. Cette fois, la communication s'établit et l'âme de la pierre lui donne rendez-vous au lendemain soir dans les catacombes. Entre temps, Yingalli, l'esprit de l'eau le précipite en Aether et s'invite à une visite du monde réel. Que peut signifier toute cette agitation?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture porte déjà cette charge hallucinée qui caractérise l'histoire. Une intensité qui se densifie au fil des pages, là par le graphisme et les couleurs, là par le scénario qui tient en haleine, puisque tout le monde veut comprendre ce qui se trame. Dante est un être sombre et torturé, hanté par la mort de sa mère et celle de sa fiancée. Les esprits des 4 éléments sont eux aussi complexes à appréhender. Les luttes de pouvoirs se tissent autour de cet intrus humain, qui semble être la clef de quelque chose… mais de quoi ? Samély, conteuse de jeux de rôles de métier, joue parfaitement avec notre curiosité et notre impatience dans un scénario puzzle où chaque pièce semble avoir un sens caché. Le dessinateur Aurélien Morinière exalte l'ambiance irréelle par des personnages soucieux et mystérieux, parce que leurs traits cachent des choses, on le sent. L'ombre de Cthulu et l'âme de Lovecraft planent sur les décors du monde réel, ceux de l'Aether sont colossaux et cataclysmiques. Plongés dans deux mystères parallèles, on se retrouve frontière incarnée ou douanier cosmique, avec la bizarre impression de se faire rouler dans la farine par les deux parties. Le carnet de recherche à la fin de ce premier volume permet de mieux aborder l'histoire et donne ainsi l'occasion d'une relecture plus immergée et encore plus agréable… en attendant la suite !