L'histoire :
Par une belle journée d’été, tranquillement installé à la terrasse d’un café, Hercule Poirot lit la presse. Le jeune premier du gouvernement britannique – le secrétaire d’Etat Harold Warring – y révèle qu’il part cette année en vacances dans un petit hôtel sur les bords du lac Stempka, en Herzoslovaquie, résidence dont on lui a vanté les charmes. Arrivé sur place au terme d’un voyage en train éprouvant, notre homme gagne en taxi son hôtel. Mais à l’heure de régler la course, l’Anglais découvre qu’on lui a volé ses papiers et son argent ! Incapable de se faire comprendre de son chauffeur, il est sauvé par deux ladies, Mrs Rice et sa fille Elsie Clayton, séjournant là, elles aussi. Elles lui avancent la somme. Heureuse rencontre… Pendant ce temps, notre ami Poirot voyage (à son tour) sur le même parcours ferré qu’emprunta le ministre de sa Majesté. Un incident survient lors du passage d’un tunnel : le train est immobilisé et la voiture soudainement plongée dans le noir. Le train reparti, le détective découvre (à son tour) que ses papiers ont disparu ! L’affaire s’annonce étrange. D’autant qu’à l’hôtel, d’inquiétantes vieilles femmes semblent épier le jeune secrétaire. Puis un soir, le mari de Mrs Clayton – dont Warring s’est amouraché – débarque, une clé à molette à la main, pour tuer sa femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici 20 tomes désormais que les éditions EP ont la bonne idée d’adapter en bande dessinée l’œuvre littéraire laissée par Agatha Christie. 20 tomes et sans doute bien d’autres encore à venir, tant la matière est abondante. Différents auteurs se sont succédés et ont livrés une interprétation souvent très classique des affaires policières résolues, avec brio, par les héros de la romancière (au premier rang desquels le célèbre Hercule Poirot, encore de mise ici). Avec Les Oiseaux du lac Stymphale, l’ambiance – une atmosphère inquiétante un rien malsaine – l’emporte sur la mécanique policière assez simpliste. Le lecteur comprendra en effet rapidement les dessous de l’intrigue mise en scène habilement par le jeune Marek. L’auteur, révélé par un premier album déjà chez EP éditions, gagne en maturité tant au niveau du trait que de sa maîtrise narrative. Secondé de Christophe Bouchard aux couleurs (Bouchard qui signe d’ailleurs une belle palette, en dépit d’un bleu du lac assez « douteux », mais c’est affaire de goût…), Marek réussit à installer un certain malaise, à offrir aux personnages une profondeur certaine dans l’attitude et le découpage retenu. Le lecteur aimera l’arrivée sur le tard de Poirot, laissant le malaise s’installer. Il aimera l’ambiance à la Hitchcock évoquée par une couverture d’oiseaux inquiétants et noirs. Il aimera enfin la chute qui, encore une fois, privilégie le ressenti des personnages à la simple résolution de l’affaire. Un 20e tome en partie atypique donc, d’une série trouvant chaque jour qui passe un peu plus son public. A partager.