L'histoire :
Alors qu’elle est décorée pour le fruit de ses recherches, le professeur Virginia Buckley reçoit une gerbe de fleurs piégées. Une bombe explose, faisant de nombreuses victimes, dont le professeur. Quelques jours plus tard, l’attentat est revendiqué par le mystérieux Front de Libération des Animaux. C’est alors que Steeve et Angela sont envoyés par l’association de lutte contre le Ku Klux Klan pour enquêter sur le sujet. Au prime abord, ils ne voient pas trop le rapport entre cette bombe et le type de mission qu’ils ont l’habitude de remplir. Mais un proche de la victime se charge de les mettre au parfum : sur des indices de l’attentat ont été retrouvées des empreintes similaires à ceux d’actes racistes. Les deux journalistes font alors le tour des associations de défense des animaux pour tenter de repérer le type de discours qu’ils combattent. Alors qu’Angela retrouve un ex, journaliste activiste pour la cause des noirs américains, Steeve repère des failles dans un centre contre l’expérimentation animale. Il a rapidement confirmation de ses doutes sur des prospectus de propagande néo-nazis, et décide donc d’infiltrer le milieu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré la couverture (trompeuse) de ce 5e épisode, il n’est plus question d’encapuchonnés faisant brûler des croix. Après la frontière texane, les bayous de Floride, les neiges de l’Idaho et la ville de Chicago, nos héros enquêtent dans la partie soi-disant la plus civilisée des USA, sur la côte Est, et plus précisément dans la ville de Philadelphie. Là-bas comme chez nous, la haine raciale prend aujourd’hui un visage bien plus commun, mais aussi plus pernicieux. Une fois encore inspiré par des faits réels, le duo de journalistes enquête cette fois sur les accointances existant parfois entre les défenseurs des animaux et les milieux d’extrême droite. Loin de cataloguer tous les protecteurs des animaux en tant que racistes, le récit de Roger Martin ne parvient pourtant pas à établir de façon limpide le lien entre ces deux mouvements. Peut-être l’écrivain, spécialiste français du Klan, est-il est « trop impliqué » dans cette lutte, pour parvenir à en synthétiser un scénario « grand public ». Le rythme n’y est pas vraiment, le récit se perd parfois dans des détails superflus… Certes, côté dessin, Nicolas Otero reste d’une grande fidélité à son trait semi réaliste. Cet épisode parvient toutefois à démontrer qu’à trop s’enfermer dans une cause, on finit par devenir aussi extrémiste que son ennemi (le blanc qui rentre dans un club de noirs). D’un extrême à l’autre, rien n’est simple et la lutte est loin d’être gagnée…