L'histoire :
On n’aime pas trop les étrangers à Gila Bend. Lorsque Chito Grant, jeune borgne insolent, est arrivé dans la petite ville, il a aussitôt connu quelques ennuis. Le shérif l’a pris en grippe, le fils de la maîtresse de la ville, Clay Taylor, a tenté de le ridiculiser… En fait, il n’y a que Madame Taylor qui lui a offert un job, auprès du vieux Sam à un relais de diligences éloigné. Chito, lui, veut simplement comprendre comment Pablo Ortega, son père adoptif, a pu se faire descendre. Homme d’honneur et habile de la gâchette, Chito est même intervenu pour sauver Clay d’une issue fatale. Mais il ignore que le cow-boy qu’il a dû descendre pour cela, est un des terribles frères Palance, une famille qui lui a déjà beaucoup nuit dans le passé. Il leur doit en effet la perte de son œil et certainement le meurtre de Pablo Ortega. Bien décidés à venger le meurtre de leur frère, les quatre Palance restant arrivent en ville, un par un, avec des prétextes bidon pour ne pas attirer l’attention. Couard mais perspicace, le shérif voit défiler tout ce monde avec appréhension : l’orage gronde à Gila Bend. Il oblige Velda, la fille de sa maîtresse, à séduire Chito pour mieux s’en débarrasser et éviter, peut-être, un bain de sang…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième volet, les rapports entre les protagonistes s’étoffent, de manière jubilatoire. Durant la majeure partie de l’album, le scénariste Jean-Blaise Djian place ses pions comme pour une partie d’échecs. Les desseins de chacun s’entrecroisent, sans permettre à quiconque d’en avoir une lecture précise. La tension monte, les forces en présences se toisent, le dénouement promet d’être palpitant. Le climax survient dans les toutes dernières planches, nous laissant en proie à un terrible suspens, en attendant le troisième et dernier épisode. Fidèle au style graphique du premier tome, le dessin de David Etien reste assez « neuf » dans l’univers du 9e art. Ses couleurs directes, maîtrisées et soignées, baignées de soleil et donc à la fois contrastées avec mesure et d’une grande clarté, sont surlignées au crayon noir pour les contours principaux. Certaines cases sont plus abouties que d’autres (les regards en macro plan « à la Sergio Leone », ou les couchers de soleil sur le grand canyon) mais dans l’ensemble, le rendu graphique est régulier et très agréable tout au long de l’album. Amateurs de westerns, ne passez pas à côté de cet excellent album, digne des meilleures productions cinématographiques du genre.