L'histoire :
Il y a une vingtaine d’année, Pablo Ortega s’était trouvé au bon endroit. Sur une colline de Gila Bend, il avait soustrait un jeune enfant des mains de son bourreau. A la mort de son père adoptif, devenu Chito Grant, « le borgne » décide de se venger et de faire toute la lumière sur son passé. Lors d'un duel, Grant abat un des frères Pallance. Ironie du sort, les Pallance ont détroussé notre héros il y a peu, le privant par la même de son œil droit. La fratrie crie vengeance. Souhaitant faire d'une pierre deux coups, elle projette holdup et règlement de compte. Le casse tourne court, les outlaws fuient la ville, laissant l'un des leurs sur la terre battue. Grant entre en chasse. Au détour d'une rivière, il croise le shérif Calvin qui a préféré fuir la ville et les balles perdues. Dans leur repaire, les Pallance se disputent, Chito les surprend arme au poing. L'affrontement tourne au désavantage du borgne, mais alors que sa fin semble proche, c'est l'un des Pallance qui lui sauve la mise en abattant son propre frère. C'est le moment que choisit Calvin pour faire son entrée et mettre tout le monde d'accord. Avec l'aide de ses concitoyens, il les boucle, les faisant passer pour complices. Tout semble alors sourire au shérif dont le traquenard fonctionne à merveille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce dernier acte, Jean-Blaise Djian lève le voile sur le passé du borgne au grand cœur et ponctue sa trilogie sans surprise. Tous les ingrédients du bon western sont pourtant réunis : la tension, le soleil de plomb, les colts, les mauvais garçons, la romance et le happy end... Mais la sauce manque d’épices. Le maitre-queue offrant un final peu savoureux. L’épaisseur des personnages, qui faisait recette les deux premières fois, s’est réduite à néant : la fatale Texas se dégonfle comme baudruche au soleil et Chito « l’inactif » fait pâle mine. Ayant réussi le tour de force de maintenir le suspens au fil de sa trilogie, Djian condense ses révélations en 3 planches… brutalement. Le talentueux David Etien s’affirme pourtant au pinceau. Ses cadrages à la Sergio Leone et son style semi-réaliste font à nouveau mouche. Le bémol vient de la mise en couleur… surprenante. Les 20 premières planches nous offrent un dégradé de couleurs « flashy », contrastant avec l’esprit de la série. Plus surprenant, à la moitié de l’album, la technique employée change pour un final peu raccord avec le début. Il est probable que l’album ait été conçu en deux temps, avec une longue période en stand-by. Outre ces pinaillages, il n’en reste pas moins que les amateurs du genre se réjouiront à la lecture de ce western classique, qui s’intègre parfaitement à l’excellente collection Trilogies des Editions Emmanuel Proust.