L'histoire :
Tous sont à présents morts. Devant le bûchée de Siegfried, une guerrière se lamente. Celui qui ne craignait ni la mort, ni le dragon, celui dont le sourire seul la rendait heureuse n’est plus. En sa main elle tient l’anneau. Oui, l’anneau par qui tout est arrivé. L’anneau de pouvoir capable d’imposer à son propriétaire sa volonté propre. Il est pour Brünnnhilde de le ramener là où tout a commencé… Des années auparavant, sur les flots du Rhin, ses filles jouent. Les trois divines et opulentes nymphes s’amusent, oubliant ainsi leur mission première de garde de l’or de leur père. Et voilà que se présente à elles le nain mais puissant seigneur des Nibelungen, Alberich. Il leur confesse son amour et offre à celle qui le rejoindra son royaume. Misère, les filles ne le prennent pas au sérieux ; pis, elles se rient de lui ! Car de toute manière, elles ont déjà la garde de la richesse la plus précieuse au monde. Alors que pourrait leur offrir un si petit homme ? Vert de rage, Alberich trépigne. Quand soudain, une voix résonne dans sa tête. Elle l’appelle à venir le chercher au fond du fleuve. Alberich plonge donc, au grand damne des nymphes. D’autant qu’au lieu de se noyer, le nain remonte avec en main le précieux métal. Les filles du Rhin auront beau l’implorer, se confondre en excuses, Alberich ne rendra pas ce qui désormais lui appartient : l’or du Rhin !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la trilogie consacrée à Ulysse et l’Odyssée, Sébastien Ferran s’attaque à un autre monument de la mythologie occidental, nordique cette fois : la légende de l’Anneau des Nibelungen. Changement de décor donc, et d’ambiance, puisque en dépit de structures connexes (ex. un panthéon volage, incestueux et querelleur) la mythologie scandinave présente tout de même un visage autre que sa cousine méditerranéenne. Fans de Tolkien et du Seigneur des anneaux ou encore de la saga Asgaard (Saint Seya), beaucoup d’entre vous se retrouvera en terrain connu, du moins balisé par des noms entendus. Néanmoins, et parce que l’auteur a choisi de s’inspirer de l’opéra signé Richard Wagner, la narration « classique » de l’œuvre aborde les choses d’un point de vue plus « confidentiel », et donc surprenant. Wotan le faible a pour lui ce pendant originel et vrai, ignoré par une série grand public comme Thorgal. Le dessin souffre sans doute d’une aisance discutable quant à la dynamique d’ensemble, le trait est parfois lourd et emprunté, mais il ne manque pas de force et quelques planches et/ou postures de personnages de manquent pas de grandeur (ex. pp. figurant Fasolt et Fafner). La mise en couleur est soignée et le format offre le souffle nécessaire à l’impact de ce premier tome. Découpage impeccable, rythme et clarté de la lecture : une entrée en bouche agréable. A suivre par les amateurs et curieux du genre…