L'histoire :
A la fin des années 40, un père et sa fille exhument des documents anciens. Ils poursuivent alors leurs études sur les mémoires de Sean Cassidy, appartenant à un célèbre gang de cow-boys à la fin du XIXe siècle. Dans l’Utah en 1896, Sundance Kid et Sean Cassidy attaquent une banque, sans difficulté majeure et surtout sans arme à feu : une simple fiole menaçant d’être emplie de nitroglycérine suffit. Poursuivis, ils parviennent tant bien que mal à regagner leur base dans le Wyoming, où Sean fait la connaissance de son homonyme, le célèbre Butch Cassidy. Dès lors, pour éviter de lui faire de l’ombre, il ne se fera plus appeler que Sean. Le quotidien des cow-boys est alors perturbé par la tyrannie des barons du bétail. Les 3 amis décident de multiplier les actions à l’encontre de ces puissants déshumanisés. Pour éviter les dérives, ils appliquent une règle : ne s’attaquer qu’à la source, notamment les banques des trusts du bétail et du chemin de fer, et s’arranger pour en faire bénéficier les pauvres, petits fermiers, ouvriers et mineurs. De vol de bétails, ils passent alors aux attaques de voies ferrées et deviennent le « syndicat des pilleurs de train ». Petit à petit, l’organisation s’étoffe et s’installe dans plusieurs états d’Amérique, tissant un réseau de relations fiables et efficaces…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Spécialiste des USA, ou plutôt de la face cachée de l’histoire des USA, le romancier et scénariste Roger Martin (Amerikkka) poursuit sa retranscription en docu-fiction BD de la vie de Sean Cassidy et consort. Sur le même moule que le premier volume, cette suite est très instructive, mais pâtit d’un manque cruel de lyrisme. En fait, Martin se concentre tellement sur l’exhaustivité biographique de ses sujets, qu’il en oublie d’insuffler le moindre souffle épique. Résultat : cela semble à nouveau un travail de recherches rigoureuses, à la fois didactiques, complètes, quasi-doctorales, mais ce condensé d’informations rend l’ensemble complexe à suivre voire souvent nébuleux. Cette confusion est en partie due aux personnages qu’on a bien du mal à identifier (ex : la photo du gang, p.42). En effet, le dessin d’Asaf Hanuka souffre toujours d’irrégularités flagrantes. En dépit d’une colorisation plus sobre et nettement plus lisible (merci Kness), les perspectives restent trop souvent douteuses (p.28, p.31…), le trait incertain et certaines cases semblent avoir été bâclées (ouille, les chevaux !). C’est dommage, car le dessinateur fait montre sur certains passages d’un réel savoir-faire (cf. la 4e de couverture). Etant donné que la série est prévue pour couvrir 3 trilogies (9 albums), ce dernier aura certainement l’occasion de montrer ses progrès…