L'histoire :
Tristan Sphalt poursuit ses investigations journalistiques sur les mystérieux drames qui endeuillent la capitale française, officiellement pour le compte du Petit Journal. Toutefois, il semble que sa petite personne soit intimement liée à ces phénomènes insolites… quoique lui-même est pour le moins désorienté, étant donné qu’il peine à réunir toute sa mémoire. C’est en gare de Perpignan qu’il débarque ce 14 juin 1867, après avoir emprunté un épuisant « train de plaisir ». Madame Honorine Lloancy lui a donné rendez-vous en cette ville pour lui apporter quelques vérités incroyables… et lui annonce que c’est surtout pour le « sauver ». Mais avant de s’étendre plus avant sur le sujet, elle l’accueille en sa demeure et lui présente sa fille Theresa, que Tristan a déjà rencontrée lors de son expérience onirique dans la maison maudite. Dès que Thérésa voit Tristan, elle s’insurge. Comme une coïncidence collante, D’Onfroy est également là… Il met le journaliste en garde contre la jeune femme, qui a « le mauvais œil ». Pourtant Tristan est troublé et accepte dès le surlendemain une promenade en ville avec Thérésa, étrangement revenue à de meilleurs sentiments à son égard. Entre temps, une promenade avec D’Onfroy se révèle un choc : l’intriguant l’amène sur une tombe à son nom ! Cet homonyme serait mort noyé, il y a peu de temps. Tristan est d’ailleurs persuadé d’avoir rencontré son cadavre dans la maison maudite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome avait posé une énigme fantastique de poids : comment et pourquoi un homme a-t-il été changé en statut de pierre au milieu d’un cimetière ? Plutôt que d’étayer l’enquête sur ce phénomène (et bien d’autres…), le second tome s’était révélé pour le moins déroutant : notre héros journaliste se retrouvait pris au piège, durant tout l’album, d’une maison maudite peuplée de spectres et isolée dans la neige, comme s’il s’agissait d’un inextricable cauchemar. Cependant, tout en ayant l’air de changer radicalement de musique, Piskic disséminait de nouveaux indices… dans le détail d’une réplique, sur un tableau au mur ou même par la logique d’ensemble de son scénario ambitieux et savamment construit. Pour l’avant-dernier opus de ce thriller ésotérique prenant corps à la fin du second empire, l’auteur revient aux investigations « réelles », du côté de Perpignan, mais en empruntant de nouvelles voies inattendues. Cette fois, une craquante et sulfureuse jeune femme « taquine » lourdement notre héros… Cette construction-surprise, tout autant que le dessin semi-réaliste chiadé, la reconstitution du décorum du Second Empire, l’ambiance onirique sous-jacente, le découpage inventif ou les dialogues soignés, sont autant d’atouts récurrents et séduisants. Au rayon des petites retenues, on ignore encore l’explication de ce suspense haletant qui a surgit à la toute première case du premier tome. On pressent toutefois que Piskic n’a rien laissé au hasard, ne serait-ce qu’à travers la programmation des 4 tomes, solidement établie depuis le début. Tout ce qu’on risque, assurément, c’est d’être surpris – peut-être façon Le sixième sens ? – dans le quatrième et dernier tome chargé de tout mettre en cohérence…