L'histoire :
Deux enfants viennent de naître. Expulsés d'un œuf, ils sont d'ores et déjà dotés du langage et semblent âgés d'une petite dizaine d'années. Mais ils ne comprennent pas ce qui vient de leur arriver. Ils observent la salle dans laquelle se trouvent d'autres œufs et s'habillent sommairement d'une tunique qu'ils y trouvent. Ils décident de ne pas attendre que d'autres œufs éclosent et trouvent un passage. Tiraillés par la faim, ils flairent l'odeur de la nourriture qui émane du tunnel. Quelques instants après, ils accèdent à une salle aux dimensions gigantesques. Sur la table, d’énormes fruits sont la promesse d'un bon repas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une BD bien singulière que signent là Juliette Fournier et Jean-Gaël Deschard. Aux frontières du fantastique, de la SF et de l'onirisme, Diosphère met en scène le parcours initiatique de deux enfants humanoïdes partant à la découverte de leur monde. Le dessin est clair et limpide, tirant sur le manga et l'animé, avec des teintes tantôt vives, tantôt pastel. Il offre un visuel très doux et agréable. Quant à la narration, elle installe d'emblée un mystère qui suscite la curiosité du lecteur et joue à plein avec l'identification aux personnages : comme Aaran et Norodji, on avance pas à pas et on découvre les mœurs des créatures humanoïdes de la Diosphère. L'atout principal de ce récit est qu'il développe une réflexion touchante au sujet de nombreux thèmes qui alimentent depuis toujours les Sciences Humaines. La question de la croyance, celle de ce fameux « :vivre ensemble :» et des valeurs qui cimentent et conditionnent l'existence d'un groupe social, celle du coût symbolique que doit engager l'individu pour y être accepté, celle de exploitation des animaux, autant de questions auxquelles les personnages seront confrontés. Avec sa fin ouverte, Diosphère se démarque de bien des productions, nous laissant espérer qu'une suite puisse y être donnée.