L'histoire :
En octobre 1890, Bob et Emmett Dalton sont recherchés par le Marshal Ed Short, en raison du braquage qu’ils ont commis au saloon de Silver City, lors d’un tournoi de poker qui a mal tourné. Mais ils sont prudents : ils repèrent et désarment les gars qui planquent sournoisement devant la maison de leur mère. Ces deux-là finiront ligotés à un arbre. Bob et Emmett tentent ensuite de se faire oublier en passant l’hiver au sein de l’élevage du vieux Sam. A cette période, ils retrouvent aussi leur frère Grattan, qui vient de s’évader de prison après y avoir passé plusieurs mois pour un crime qu’il n’avait pas commis. Grattan a déclaré la guerre aux compagnies de chemin de fer et il propose une alliance de gangster à ses frangins, qui acceptent. Bob tirera ses informations de sa maîtresse Florence, qui se fait passer pour écrivaine mais couche avec Ransom Payne, le directeur de la police dans les chemins de fer. La bande se complète avec Black Face, un bandit violent, et ses comparses Bill Powers et Dick Broadwell. L’attaque en marche du premier fourgon postal est couronné de succès, et sans faire le moindre blessé. Mais pendant ce temps, Black Face tient en joue le télégraphiste de Worthon pour éviter qu’il ne donne l’alarme. Or ce salopard le tue gratuitement, alors qu’il n’y était pas obligé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé non, les vrais Dalton ne furent pas exactement ceux mis en scène par Morris dans Lucky Luke, avec des nez-patates, des mentons Bogdanov et des tailles en escalier. Dans la réalité historique de l’Ouest américain, ils furent d’authentiques pilleurs de banques et de trains, entre 1890 et 1892. Il y eu en tout 5 frères, mais l’ainé Frank était un marshall honnête, tué dans l’exercice de ses fonctions quelques années auparavant ; et le petit dernier, Bill, fit bande à part, après et bien loin du massacre fatal de Coffeyville qui tient lieu de climax dans cette « biographie » à peine arrangée par Olivier Visonneau. Dans la trame de son diptyque, le scénariste colle en effet pas mal à ce qu’on sait des Dalton (cf. wikipedia) – le personnage de Black Face mis à part. Les situations, les dialogues, le déroulé des méfaits et des cavales sonnent tout à fait plausibles, et néanmoins le récit ne manque jamais de rythme. La rusticité du registre western est en outre idéalement traitée par le dessin dynamique et un peu rough, mais parfaitement juste, de Jésus Alonso. Bref, ce diptyque s’avère tout simplement un excellent western, ni trop exacerbé dans le patibulaire des caractères ou la violence des fusillades, ni trop angélique sur la personnalité pas vraiment héroïque de ses sujets. Bang bang.