L'histoire :
Un petit groupe en rang d'oignons se dirige allègrement vers l’immeuble où Simon Radius, psycho-investigateur aux méthodes singulières, exerce son art. Son approche est loin des conventions : elle consiste à plonger dans les esprits de ses patients pour dénicher secrets et souvenirs enfouis. Cette fois-ci, la Capitaine Sandra Brody et le Lieutenant Padovani arrivent avec Chardon, un tueur en série autoproclamé, accompagné de son avocat, Labutte. Après avoir pris connaissance du dossier de cet assassin prétendu, Radius mène Chardon vers son bureau. Il active une roue hypnotique, centrant l’attention de Chardon, et se lance dans un voyage intérieur à travers l’esprit du patient. Ce qu’il découvre est un souvenir d’horreur : Chardon, armé d’un marteau, prêt à tuer une vieille femme. Mais ce souvenir est assez flou, il y a comme un voile subconscient qui masque la réalité. En brisant l’image, patatras, Radius découvre la vérité : Chardon n’a pas tué, il est arrivé trop tard, et s’est approprié le crime. En fouillant dans les méandres de la mémoire, il déniche un fragment de photo qui confirme ses soupçons. Malgré les conclusions hâtives de ses collègues, Radius reste fermement convaincu de l’innocence de Chardon… encore faut-il le prouver. Et ce ne sera pas une mince affaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2019, 14 ans après la sortie de cet opus, un événement marquera la carrière de Benoît Dahan et bouleversera sa vie professionnelle : la sortie de Dans la tête de Sherlock Holmes, une bande dessinée qui connaît un immense succès et fait une véritable percée dans le monde de l’édition. Accompagné de Cyril Liéron dans cette aventure, Dahan parvient à capter l’attention du public avec son approche singulière. Cependant, avant ce triomphe, Benoît Dahan avait déjà exploré des territoires narratifs et graphiques atypiques aux côtés d’Erwan Courbier, notamment avec Simon Radius. Cette œuvre, bien moins connue mais tout aussi fascinante, révèle déjà l’ADN de ce qui fera la force de son Sherlock Holmes. On y trouve une narration décalée, presque surréaliste, et un graphisme tout aussi original, à la limite de l’abstraction. À travers Simon Radius, un personnage capable de pénétrer l’esprit des autres grâce à une roue hypnotique, Dahan introduit un univers où les cases de la bande dessinée semblent se déformer, jouer avec le lecteur et le transporter dans un autre monde. Ce style unique, où le dessin se mêle à une atmosphère cinématographique, témoigne du talent déjà éclatant de Dahan à cette époque.