L'histoire :
Lors de la réception chez le docteur Presteau, Madame D est sur le point de révéler son prénom à Heinrich, lorsqu’il croit reconnaitre l’étrange cambrioleur qui leur a été décrit par madame Reidlich. Aussitôt après avoir déchiré le bas de sa robe pour se faciliter les mouvements, Madame D s’élance à sa poursuite, au mépris du danger. Mais le fuyard lui échappe d’un saut dans l’éther. Lorsqu’elle rejoint Heinrich, c’est pour se faire sermonner sur le risque qu’elle vient de prendre, la distorsion d’une âme peut causer d’irrémédiables dégâts ! Et il peut en témoigner avec sa toute nouvelle main mécanique. Les deux alliés se chamaillent encore un peu sur l’intégrité présumée de leur hôte, que Madame D soupçonne, alors qu’Heinrich lui laisse encore le bénéfice du doute. Lorsqu’ils rejoignent la réception, le docteur Presteau remarque tout de suite les haillons de son invitée et refuse qu’elle quitte sa maison dans un état si désastreux. Il appelle donc Manuela, sa fille, pour qu’elle lui prête des habits convenables. Ce qui laisse aux deux hommes le temps d’évoquer la disparition de Lisa, ancienne protégée du docteur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième tome de Steam Noir, le cœur de cuivre, Félix Mertikat est cette fois accompagné de Verena Klinke, seule aux commandes du scénario. L’intrigue se poursuit le long de deux pistes qui, a priori, ne sont pas liées, mais laissent planer un indéniable climat de duperie des uns envers les autres. Des alliances inattendues, une ambiance suspicieuse dont les méandres sont mis en image avec une élégance assumée, c’est réussi. Le trait est à la hauteur de la qualité recherchée pour cet ouvrage ambitieux qui livre une histoire originale dans un monde qui rappelle un peu celui du jeu vidéo Bioschock par l’ambiance rétro-futuriste. La mise en page est moderne, les vignettes se chevauchent souvent sur un fond qui reprend le lieu où l’action se déroule. Dans les plans larges, la profondeur de champs joue avec l’atmosphère brumeuse qui ajoute, mine de rien, encore un peu de mystère à l’ensemble. Cet opus se termine avant la scène qui ouvre l’album… Une pirouette scénaristique intéressante qui ne laisse à première vue aucun doute sur la culpabilité du docteur. Qu’en est-il en réalité ? Le prochain épisode lèvera probablement le voile, alors que les jours aveugles sont plus proches que jamais. Comme pour le précédent, celui-ci offre des bonus, une interview de Verena K, des explications utiles pour bien cerner l’histoire, une présentation de la naissance d’une planche et enfin 4 dessins qui pourraient être détachables afin de mieux profiter de ce bel ouvrage.
