L'histoire :
A Schierling, sur un toit du quartier de Brommbach, Heinrich Lerchenwald, bizzaromant de profession, est auprès d’une machine complexe. En redescendant dans sa maison, il note qu’il doit acheter de l’aethericum et saupoudre un peu de nourriture à ses poissons. Tout à coup, une brigade de l’ordre calendaire fait voler la porte d’entrée en éclats. Heinrich s’empare d’un livre, avant d’être ceinturé par les soldats. Ils veulent savoir si c’est bien sa signature qui figure au bas d’un document et lui demandent « Où est le cœur ? » Le matin même, au domaine de Reidlich, une substance chimique forme un brouillard dans l’air. Monsieur Hirschmann, un homme-machine, part en éclaireur, la substance peut être nocive. Mme D et Heinrich restent en arrière, à se demander si cette fois, le déplacement vaut la peine. Bientôt, Hirschmann ressort de la maison avec le récipient d’où s’échappe un gaz anesthésiant. Heinrich fonce alors vers la maison, pendant que le colosse évacue une vieille dame évanouie. Mme D et Lerchenwald déballent leur matériel d’investigation et commencent à ausculter la maison qui semble désormais vide. Bien vite, Heinrich constate des traces de distorsions évidentes, ce qui accrédite le passage, il y a peu, d’une âme de retour de l’île des morts. Il perd sa trace dans une chambre, devant la fenêtre. En bas, Mme D fait une découverte glaçante dans une ancienne cheminée qui dissimule un petit cachot. Une petite fille a été emmurée ici, les traces de griffures et un nœud de cheveux ne laissent que peu de place au doute. La petite a du mourir de faim dans des conditions atroces. Qui ferait une chose pareille ? Pendant ce temps, Monsieur Hirschmann est auprès de Mme Reidlich qui retrouve ses esprits. Elle décrit un agresseur portant un masque terrible avec un nez horrible. Tellement effrayant, qu’elle en a perdu connaissance. Il est temps pour la ligue Léonard de quitter les lieux, avant l’arrivée des gardes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour Steam Noir, le cœur de cuivre, Felix Mertikat et Benjamin Scheider ont écrit à deux cerveaux un scénario poussé dans le monde qu’ils ont créé. Un univers où des failles entre le monde des vivants et celui des morts s’ouvrent parfois : ce sont les jours aveugles. La présence des âmes revenues engendre des distorsions qui, elles-mêmes, entrainent des mutations chez les vivants à proximité. Tout un programme. Pour lutter contre le phénomène, la ligue Léonard s’emploie, avec allant et application. Il y a aussi la garde, genre de gendarmerie amorphe et têtue, seulement là pour prendre les mauvaises initiatives au mauvais moment. Et enfin l’Ordre Calendaire, plutôt dans le registre Gestapo, qui s’acharne contre Heinrich le bizzaromant, dans ce premier épisode qui lance une enquête pour le moins alambiquée. Le côté Phileas Fogg du leader, comme l’ambiance plutôt flegmatique, apportent une touche britannique en opposition aux influences teutonnes des patronymes et de la géographie. Soutenu par une belle colorisation, le dessin de Mertikat présente des personnages éclectiques, dans un style steampunk parcimonieux mais présent. Les distorsions lui offrent un territoire expérimental pour les difformités et multiples fusions spectaculaires qu’il diffuse dans l’histoire. La couverture grand format est réussie, avec l’imposant Monsieur Hirschmann tenant le petit cœur de cuivre. Les bonus de fin permettent au décor de finir de se poser, ouvrant la fenêtre vers une suite attendue ; et la Steam Galerie qui ponctue l’album par 3 réalisations de Kieker, Burrini et Steinl participent de la qualité de cette réalisation.