L'histoire :
Une jeune femme d’origine hindoue prénommée Vanille se souvient de sa première rencontre avec Greg, un garçon blondinet passionné par les créatures du monde marin. A l’époque, ils étaient enfants au bord du Saint-Laurent (Canada) et Greg partageait son érudition en faisant découvrir à Vanille le phytoplancton, les bélugas ou les baleines à bosses, qui sont capables de sauts impressionnants en dehors de la mer. 20 ans plus tard, Vanille randonne seule dans la nature, en se demandant où a pu partir Greg depuis plusieurs mois, car il ne répond plus à ses messages. Le lendemain matin, au réveil, la jeune femme prend son petit-déjeuner dans son appartement de Montréal en lisant le journal. Un article l’interpelle violemment : la toute dernière baleine à bosse de l’écosystème terrestre vient d’être repérée au large des côtes du Labrador… pas si loin de chez elle ! L’article annonce aussi que plusieurs chasseurs de baleine font la course pour être les premiers à la tuer et ainsi profiter d’une énorme plus-value sur la vente de sa viande : ce sera la dernière viande de baleine à tout jamais disponible sur Terre. Vanille décide de se rendre immédiatement sur place, en imaginant que Greg doit déjà y être…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire simple repose sur un contexte d’anticipation non-identifié et imagine la navrante chasse à La dernière baleine de l’écosystème mondial. Bien que proche des activistes écologistes de Sea Shepherd, le couple de héros est curieusement spectateur et passif devant cette tragédie, comme s’ils avaient intégré que cette extinction était inéluctable. Au lieu de mettre en scène une lutte pour éviter cette horreur, l’auteur québécois Pierre-Yves Clerson délaye avec des séquences accessoires et mollassonnes sans intérêt et prend étrangement le temps de développer leur enfance et leur première sensibilisation au monde marin, par le truchement de flashbacks alternés. Au cours d’une narration aérée et d’un non-rythme, il porte aussi le focus sur le mécanisme de cette pêche, dont sont adeptes les japonais (pour la cuisine !), avec des bateaux-chasseurs et des bateaux-usines pour dépecer les cétacés géants sur place, sur le système de harpon sophistiqué ou sur les causes gastronomiques de chasse à la baleine ( ! ). Si ce n’était la préface de Paul Watson, rédigée en octobre 2024, alors que ce fondateur de Sea Shepherd était encore incarcéré au Groenland dans l’attente d’une possible extradition vers le Japon, cette BD serait presque neutre, à contre-courant du propos. Libéré en décembre 2024, Watson n’aborde d’ailleurs pas du tout la BD dans sa préface et préfère parler des origines de son engagement et de l’évidente nécessité de protéger et sauver les baleines de l’extinction qui les menace. Le dessin stylisé, qui préfère souvent un dégradé de couleurs vives en arrière-plans aux décors, n’est malheureusement pas non plus un atout esthétique. Nonobstant, en achetant cette BD, vous participez à la protection des baleines : mobilisé par la cause animale, l’éditeur Evalou promet de reverser 1€ par album vendu à l’association Sea Shepherd.