L'histoire :
En 1810, la jeune Mary Anning se trouve sur une plage du Sud Ouest de l’Angleterre, en contrebas d’une haute falaise. Elle est venue ici avec son père pour rechercher des fossiles, parmi les décombres réguliers de l’érosion, dans le but de les revendre dans leur boutique. Ils tiennent en effet une sorte de dépôt de vieilleries, dont des meubles et des fossiles. Ce jour-là, Mary est fière de son papa, qui a trouvé une grosse vertèbre. Le monstre à qui elle appartenait devait être énorme ! S’ils pouvaient le trouver et le vendre un bon prix, la famille sortirait sûrement de ses soucis financiers. Le père de Mary est malade, il tousse du sang, mais il n’a même pas les moyens de se payer un médecin. Selon le modèle paternel, Mary est véritablement passionnée par cette science naissante autour des fossiles. Elle est encouragée dans ses recherches par son amie Elizabeth, issue d’un milieu bien plus aisé. Elle est persuadée que les fossiles sont la preuve d’animaux extraordinaires qui ont vécu il y a très longtemps, avant le déluge… et peut-être même que la religion se plante complètement au sujet du déluge. En tout cas, plus elle avance dans sa réflexion, et plus elle est convaincue qu’il faut prendre ses distances avec les thèses avancées par la Bible…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’anglaise Mary Anning est née bien avant que le terme de « paléontologie », qui définit l’étude de la vie passée à travers les fossiles et les strates géologiques, soit inventé. C’est dire si cette femme a été précurseur dans son domaine ! Et pourtant, son « sexe faible » lui a toujours interdit l’entrée à la Société géologique de Londres, ou même la moindre citation en référence à la maternité de ses trouvailles parmi les publications scientifiques de son époque. Il faudra attendre notre ère pour qu’elle puisse être publiquement reconnue comme étant l’une des 10 scientifiques anglaises qui ont le plus contribué à faire avancer la science ! Cette bande dessinée se voue à une biographie très partielle de ses jeunes années, c’est-à-dire celles où est née la passion pour cette quête de fossiles, aux côtés de son père, puis seule. Celles où elle a forgé ses convictions au fil de son expérience en autodidacte. C’est en effet en 1821, à l’âge de 22 ans, qu’elle fait sa découverte majeure, un squelette de plésiosaure (dinosaure matin) qui reste aujourd’hui le spécimen de référence. Le scénario de Céka parvient à ne pas être trop factuel et à accorder un caractère attachant à cette gamine qui ose défier les religieux. La narration demeure cela dit très conventionnelle… mais on n’en attendait pas moins pour une biographie ; tout comme le dessin semi-réaliste de Yigaël, inscrit dans un découpage classique et complété par une colorisation sobre ad hoc de Florent Daniel, se montre académique, mais parfaitement adapté à l’exercice. Un cahier pédagogique final de 8 pages revient plus précisément sur la vie de Mary Anning, le périmètre de la paléontologie, l’origine, la forme et les emplacements des fossiles à travers le monde.
