L'histoire :
Mr. Oh est un ouvrier en Corée du Sud. Grâce aux accords internationaux, sa société l'envoie travailler en Corée du Nord. Pour se rendre à Shinpo, où le chantier se trouve, le voyage va être très long. Tout d'abord, lui et ses collègues prennent l'avion pour Pékin, car le seul vol vers la patrie de Kim Jong Il part de la capitale chinoise. L'avion surprend Mr. Oh par sa taille très réduite et son apparente désuétude. L'atterrissage à Pyongyang se passe bien, mais le chemin est encore long… Un autre avion doit être emprunté ainsi qu'un car. Durant le trajet, notre ouvrier observe les habitants dans leur quotidien. Mr. Oh constate aussi que les nord-coréens sont clairement endoctrinés. Ils doivent régulièrement rendre hommage à Kim Jung Il et à son défunt père Kim Il Sung… et ils ont très peur des étrangers. Le passage à la douane sera d'ailleurs fortement éprouvant pour Mr. Oh qui a emmené une sorte de plat chauffant. Les douaniers vont en effet croire dans un premier temps qu'il s'agit d'une antenne satellite...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, la bande dessinée semble être un excellent moyen de partager les coutumes de pays jusqu'ici peu populaires. Après Kaboul Disco et Chroniques birmanes, c'est désormais au tour de la Corée du Nord de nous être illustrée. Le récit est celui d'un sud-coréen parti là bas pour raisons professionnelles. Il va découvrir un pays appauvri par un régime totalitaire, dans lequel les habitants sont simples et généreux. Cela va petit à petit le faire changer d'avis sur quelques uns de ses clichés. La grande force du récit est que son auteur ne politise pas son propos, préférant marquer les différences entre les deux peuples, qui autrefois ne faisaient qu'un. Etienne Davodeau, dans la préface, parle même d'une véritable candeur. Tout au long de ce premier volet, nous retrouvons également de nombreuses explications sur le pays, permettant de mieux saisir de quoi il retourne. Le journal de Mr. Oh est vraiment une lecture agréable, dont le seul défaut provient des dessins qu'il a lui-même réalisé et dont le résultat est des plus dépouillés. Son trait est sommaire, les visages très particuliers, les décors inexistants (à deux ou trois exceptions prêt). Cela n'empêchera pas ce premier tome de s'avérer très intéressant si vous souhaitez découvrir une vision autre de celle que les médias nous rabattent sur ce pays…