L'histoire :
Notre héroïne est tranquillement en train de faire ses courses, en cherchant comment charmer les papilles de son bien-aimé. Quand tout à coup, le téléphone sonne : un message de lui, sans doute, avec un petit cœur dedans ? Pas vraiment. Trois mots en abrégé : « Jte Kit. Dsl. ». Crise majeure : comment continuer à survivre sans l’élu de son cœur à ses côtés ? Ivre de douleur, la jeune fille rentre chez elle en pleurant et se vautre sur son canapé, son meilleur compagnon pour les journées à venir. Elle traversera par la suite les phases « inévitables » : le déni (peut-être qu’il s’en veut, que je devrais le rappeler ?) ; le désespoir (à base de films romantiques, de bières et de chocolat) ; la fièvre acheteuse, les envies soudaines et complètement irréfléchies… Se remettre d’une rupture, c’est comme faire son deuil : ça prend du temps. Heureusement que ses amis sont là pour l’aider à traverser cette phase difficile ! Mais en fait d’« amis », il n’y a qu’une collègue de boulot trop bavarde sur ses nouvelles conquêtes, et des voisins envahissants avides de profiter de la situation. Bienvenue en enfer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers le désespoir de cette héroïne sans nom, le narrateur nous abreuve de conseils pour passer le cap d’une éventuelle rupture. L’album fonctionne un peu à la manière de la série télévisée Bref : tout le monde peut s’identifier au personnage principal, tant les situations peuvent arriver à n’importe qui. Et ça marche : on rit parfois en s’écriant, comme devant un stand up « c’est tellement vrai ! ». « Il m’a quittée parce que je ris fort ? Je ne mets pas de string ? Je ronfle ? J’ai trop de poils ? » L’humour passe plus par la vérité spontanée que par le gag trop facile. La narration, quant à elle, cherche une dimension poétique : les rimes s’enchainent pour donner peut-être une certaine rythmique au propos. Une héroïne qui parle en rime ? Voilà encore une particularité de l’album, qui présente plus la pauvre fille comme un sujet d’étude que comme un personnage aux aventures trépidantes. On finit par s’attacher et on sursaute avec elle quand son téléphone sonne. C’est peut-être… Lui ? S’il est parfois drôle, Larguée n’est pas non plus un chef d’œuvre : certaines pages sont un peu simples, voire même bêtifiantes. Quand au dessin, il est sympathique mais sans plus. Bref, si Larguée fait parfois rire (ou sourire), ce n’est pas spécialement incontournable…