L'histoire :
Thomas et Mathilde filent le parfait amour. Les tourtereaux discutent de leur futur mariage, en dégustant de bons petits plats dans un restaurant chic. Lui confesse à sa fiancée qu'il est pressé de tester le nouveau matelas qu'ils ont acheté. Elle, en attendant, revisite le menu qu'ils ont choisi pour le mariage. Son futur époux souligne une fois de plus le prix exorbitant des langoustines. C'est alors qu'Adolfo, un ami commun, vient les interrompre pour leur offrir son cadeau de noces. Il s'agit d'un radiateur de salle de bain. L'appareil s'accroche au mur et Adolfo s'enquiert auprès d'eux pour savoir s'ils sauront le fixer. Thomas le rassure, c'est dans ses clous, même s'il ne pourra pas le faire dès le lendemain car la patronne de l'hôtel dans lequel il travaille l'envoie livrer un four dans une autre ville, la même chaîne hôtelière devant ouvrir un nouvel établissement... Pourtant, le lendemain matin, sa mission est annulée par sa patronne, qui lui dit que le siège a mis en pause les travaux. Thomas ne s'en plaint pas et il en profite pour prendre un jour de congés, qu'il compte bien rendre doux auprès de sa chérie. Mais quelle n'est pas sa surprise quand, rentrant chez lui, il surprend Mathilde et Alfonso au lit ! N'ayant pas été vu d'eux, il décide de se venger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amor, Amor !!, c'est une série humoristique qui témoigne des mœurs espagnols, avec des histoires aussi courtes (de 5 à 8 planches) que douces-amères. A l'inverse de sa série mythique Paracuellos primo-éditée en France, c'est bel et bien dans le pays natal de Carlos Giménez qu'elle vit le jour et se poursuivit durant de nombreuses années (de 1991 à 2000). Ce second et avant-dernier volume de cette intégrale reprend trois albums que Fluide Glacial avait publiées sous le nom de Aux risques de l'amour. Et le programme est invariablement le même : un couple et les coups de couteau dans le contrat, si ce n'est dans le dos. L'amour y est ici souvent synonyme d'amour vache. Toutes les classes sociales sont représentées, bien que les personnages les plus attachants soient les archétypes des ouvriers, putes ou artistes. Et dans ce joyeux portrait, en filigrane des affres de l'amour et ses charrettes de cocus, la figure du SIDA revient régulièrement. Tellement régulièrement que plusieurs histoires ont exactement la même « mécanique » narrative. Mais qu'importe, parce que les éclats de rire provoqués par les situations et la truculence des dialogues sont nombreux. Un autre fil conducteur apparaît clairement : la bêtise des hommes, dont les femmes peuvent se jouer si facilement. Côté dessins, on ne surprendra personne en soulignant la virtuosité du noir et blanc de Carlos Gimenez. Derrière des allures caricaturales, il se dégage une vraie science des portraits et du mouvement. Quand il le veut, l'artiste espagnol vous compose une page de poésie graphique dont il a le secret. Voilà, aucune raison de se dispenser d'un peu (beaucoup) d'amour dans vos bibliothèques...