L'histoire :
Anatole vient de naître et il ignore encore tout de la vie qui l'attend. Dès sa naissance, sa mère le promet à un grand avenir. Elle l'imagine grand intellectuel, exerçant une profession prestigieuse et reconnue, comme ambassadeur ou chirurgien. Elle veut même lui faire sauter deux classes dès la maternelle. L'idéal serait que son fils obtienne son bac avant l'âge de neuf ans. Malheureusement, le jeune garçon ne va pas suivre cette voie toute tracée et dorée. Il va même devenir un homme lambda. Il va puiser dans le quotidien des gens qui l'entourent, effectuer du mimétisme et tenter de construire sa vie. Il verra ses parents divorcer, des adultes proférer des remarques sexistes, ou encore des maîtres de stages qui préfèrent jouer au poker en ligne plutôt que de travailler. Tout cela finira par le façonner, années après années. Et nous allons le voir grandir, évoluer, tomber et se relever, jusqu'à son dernier souffle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anatole est finalement comme chacun d'entre nous : un être humain, condamné à naître, à vivre et à mourir. C'est en se basant sur cette trame narrative que nous connaissons tous, que James a construit son scénario. Il prend le parti de saisir, en une planche, une année de la vie de cet homme. Chaque année, nous voyons ainsi Anatole grandir, de ses 1 ans jusqu'à ses 78 ans. Fidèle à sa ligne éditoriale, cet album publié par Fluide Glacial est humoristique, un poil décalé, et il déconstruit les clichés de la vie quotidienne et sociétale. Telle est la lignée narrative à laquelle se tient James, après Sales mômes, sales vieux, ou plus anciennement sa série parodique sur le monde du travail Dans mon open space. Ce titre reprend le schéma classique de ce style de bandes dessinées, qui fonctionne d'ailleurs autant en jeunesse qu'en adulte : réaliser un gag par page. Ces gags se basent sur l'expérience sensible de l'auteur, sur celle de son entourage, ou plus largement de la société. Car en déconstruisant les tabous qui circulent, ou en ajoutant de l'ironie à des situations quotidiennes, il rit avec nous de la banalité du quotidien, il cherche l'humour tapi dans les moments creux et banals. Il faut bien l'admettre, bien que très classique, cette technique reste efficace, et l'on se retrouve forcément sur l'une ou l'autre des situation.