L'histoire :
Laurent Lambertin, PDG de l’entreprise française Lambertin et fils, est fier d’annoncer à sa secrétaire de direction l’arrivée imminente du PDG de Smitch International, avec lequel un rapprochement est prévu. Smitch fait quand même un chiffre d’affaire comparable au PIB d’un petit état comme le Mozambique. Soudain, un ado asiatique portant un sweet à capuche arrive en trottinette. Lambert le prend pour un livreur. Or il s’agit de Ben Smitch. Avant même que les deux hommes n’abordent les détails du rapprochement, Smitch a donné un chèque à Lambert, d’une valeur largement disproportionnée, lui signifiant qu’il est racheté. Lambert a un sourire jusqu’aux oreilles, alors même qu’il n’était pas à vendre. Il va néanmoins falloir faire passer la pilule auprès de ses salariés et donc faire croire qu’il reste à la manœuvre et que les nouvelles méthodes de management seront à leur avantage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique ostensiblement la couverture, Bienvenu chez Smitch est une série d’historiettes humoristiques dans le milieu d’une entreprise tertiaire moderne. Issus du milieu de la pub, Erik Tartrais accumule des gags de bureau dans la lignée des Open Space de James, ou des précédents Rapport de stage et Réseau boulot dodo, déjà chez Fluide Glacial. Pour contexte, le personnage récurrent du patron d’une grosse PME française, Mr Lambertin, doit assumer avec le sourire l’OPA agressive d’une multinationale américaine dirigée par un asiatique aux allures de post-ado HPI, Smitch International. En gros, il est racheté, il n’a pas le choix, il est clairement dépassé par les évènements et il doit néanmoins faire croire qu’il reste acteur de cet état de fait. Au gré de gags de 1 à 2 pages, parfois un seul dessin humoristique pleine page, Lambertin essaie de se mettre à la page des start-up US modernes et passe surtout pour un ringard. On brosse logiquement les concepts du télétravail, du bien-être au travail, des modes de management moderne, de l’afterwork, du flex-office, des relations syndicales, des groupes de parole, des nouveaux outils connectés… Parfois, Tartrais file la métaphore animale et plus souvent, il joue l’excès comportemental, l’exagération des proportions. Malgré un dessin peu caricatural et peu expressif, mais juste dans son style et ses cadrages, la rythmique des gags et le sens de la chute sont plutôt efficaces. Au fait, ils font quoi dans cette entreprise ? On ne le saura jamais, mais ça n’est pas plus grave que ça.
