L'histoire :
Physiquement, Chaponoir ressemble à Charlie Chaplin : un type en costume impeccable, nœud papillon, chapeau melon, qui ne parle pas (ou si peu). Mentalement, il est un mélange de Mister Bean et du Professeur Choron : un véritable obsédé sexuel, à l’imagination fertile et totalement débridée. Chaponoir est comme obnubilé par les poupées gonflables, les réverbères, sa bite (d’amarrage, bien sûr), les « bobby » (flics) anglais, les femmes abandonnées sur les îles désertes, ou encore les aventures de King Kong et de la statue de la liberté, seul « objet » sexuel à la taille du gorille géant. Tantôt exhibitionniste, tantôt serial-killer, le dandy anti-héros échappe à toute règle usuelle de savoir-vivre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet est en tous points semblable au premier recueil : il compile les gags en une planche de Chaponoir, véritable obsédé sexuel en costard 3 pièces. Pour la plupart, ces gags introduisent (en tout bien tout honneur) ou concluent, de manière on ne peut plus mensuelle, le magazine Fluide Glacial. Le style graphique de son papa, Lamorthe (dans la vraie vie, véritable sosie de son héros !), ne prend pas une ride, toujours très anguleux, très proche de certains dessinateurs de comics humoristiques outre manche. Toujours sans aucune parole, juste des descriptions imagées à l’intérieur des phylactères, ce tome 2 se lit donc un peu rapidement, c’est là son gros défaut. D’autant plus que les gags sont cette fois entrecoupés de jeux (des 7 différences ou des questions-réponses à la con). Il conviendra donc de lire ces sketches de manière pondérée, à raison d’un ou deux par jour, pour se délecter pleinement de l’humour absurde qui s’en dégage. Assez inégal, le résultat est tantôt graveleux, tantôt scato, tantôt gore, tantôt beaucoup plus tendre. Mais il est toujours d’une grande originalité. Au moins Lamorthe s’interdit-il de tomber dans le consensus bon enfant…
