L'histoire :
Confortablement installé dans sa résidence d’été grand luxe, le pape – Jipé pour les intimes – fait mander son cardinal préféré pour les basses besognes, le vil Albuferque. Au menu du jour, un problème urgent : leur nonne dévolue aux chants religieux, la pop-star des cantiques, Sœur Dominique, est toxico jusqu’à la moelle. Désormais, elle ne monte plus sur scène qu’après une dose d’héroïne à rétamer un éléphant et elle est tellement foncedée qu’elle y débite des horreurs. Or, elle est un rouage indispensable pour remettre la jeunesse dépravée dans les sentiers lumineux de la foi. Elle doit d’ailleurs être prochainement la vedette d’un festival rock (pour sauver les enfants d’Afrique de la famine…), point de départ d’une campagne marketing ambitieuse, aux répercussions hollywoodiennes. Le Pape et Albuferque décident donc d’avoir recours aux services radicaux de leur équipe non-officielle de choc : le commando Torquemada ! L’empoisonneur frère Malachie, le flingueur père Feargale et la bombe sexuelle sœur Sarah débarquent donc au Saint-Siège. Ils y reçoivent du pape himself (totalement affolé par le décolleté de Sarah) la mission de remettre sœur Dominique sur la voie/voix de la vertu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hissez haut vos crucifix, le trio diabolique du Commando Torquemada, à peu près antinomique de la sainte trinité, est de retour ! Une nouvelle fois, le fond de l’intrigue importe peu. Le prétexte de cette pop-star heroïnomane est avant tout l’occasion pour Philippe Nihoul de livrer une énorme nouvelle pelletée de répliques cinglantes, irrévérencieuses au possible à l’encontre de la religion catholique. Les dialogues sont réellement enluminés, n’hésitant pas à partir dans des digressions de plusieurs pages, pour l’unique plaisir d’exploiter de manière exhaustive tous les jeux de mots du registre. On aurait pu croire que le scénariste avait déjà déversé dans le tome 1, déjà d’une belle densité satirique, tout son fiel anticlérical (ça ne semble pas être tant de la haine, que de l’effronterie revendiquée)… Que nenni : il en trouve encore autant pour nous repaître dans cette suite toujours parfaitement déjantée. Au paroxysme de cette aventure impertinente, on retrouve donc le pape à la gay pride, déguisé en Yoda (Albuferque est logiquement en Dark Vador), tandis que sœur Dominique, les yeux bouffis de drogue, explose sa guitare sur scène en gueulant « Sing if you are glad to be gay ! ». Sur cette partition fleurie, Xavier Lemmens réitère son trait moderne et encré, un dessin schématique et stylisé, rehaussé par une colorisation souvent sommaire, en aplats bichromiques. Allez, juste une dernière pour mettre en appétit : « J’étais en tournée au Zaïre pendant la grande épidémie de dysentrie de 1975… Les concerts les plus courts mais les plus intenses de ma vie, sacrées vibrations ! »
